UE-USA : discussion pour un accord de libre-échange

Une rencontre réunira le 6 mars prochain à Washington  la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström et  son homologue américain, Robert Lighthizer, en vue d'un  accord de libre-échange sur les biens , industriels, a annoncé vendredi un porte-parole  de l'exécutif européen.

Les deux blocs s'efforcent depuis des mois de concrétiser l'entente commerciale annoncée fin juillet par le président américain, Donald Trump, et le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Cette annonce avait permis une trêve dans les tensions entre les deux parties, au moment où M. Trump menaçait de taxer lourdement l'industrie automobile européenne.

Mais la pression est remontée depuis que Donald Trump a reçu le 20 février un rapport de son ministère du Commerce sur l'industrie automobile, au contenu toujours confidentiel.

"Si nous ne trouvons pas un accord (commercial avec l'UE), nous imposerons des tarifs douaniers" sur les voitures, avait menacé le président américain quelques jours plus tard.

La Commission européenne espère obtenir au cours du mois de mars un mandat de négociation de la part des Etats membres pour commencer à négocier cet accord limité aux biens industriels.

Mais en dépit de la pression de Berlin, qui veut à tout prix échapper à des taxes sur les automobiles, un secteur vital pour son économie, Paris freine l'ouverture de négociations de crainte de réveiller les opposants au libre-échange en pleine crise de "gilets jaunes" et à quelques semaines des élections européennes.

Le France craint de réveiller le spectre du très impopulaire TTIP, un large accord commercial négocié avec Washington à partir de 2013, mais "mis au frigo" trois ans plus tard, à l'origine d'un vaste mouvement européen contre le libre-échange.

Le rencontre entre Mme Malmström et M. Lighthizer sera suivie, le 7, d'une réunion entre le secrétaire général de la Commission et bras droit de Jean-Claude Juncker, Martin Selmayr, et Larry Kudlow, un des principaux conseillers économiques de Donald Trump.

"D'autres réunions auxquelles participeront des experts des deux parties" auront également lieu jusqu'au 8 mars, a précisé le porte-parole de la Commission.

La Commission fera part "des préoccupations de l'UE" concernant les droits de douane punitifs imposés depuis juin 2018 par les Etats-Unis sur son acier et son aluminium et sur "les conséquences possibles de l'enquête" américaine sur les automobiles, a-t-il ajouté.

La Commission, prête à riposter de "manière rapide" à d'éventuelles taxes sur ses voitures, a déjà préparé une liste de biens américains susceptibles d'être taxés en rétorsion, à hauteur de 20 milliards d'euros.

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