Burundi : fermeture du bureau des droits humains de l'ONU

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a annoncé mardi avoir été obligé de fermer son bureau au Burundi, à la demande du gouvernement.

"C'est avec un profond regret que nous avons dû fermer notre bureau au Burundi", a déclaré la Haut-Commissaire de l'ONU, Michelle Bachelet, dans un communiqué précisant que le bureau a été fermé le 28 février.

Le gouvernement a demandé la fermeture du bureau de l'ONU le 5 décembre, expliquant, selon le Haut-Commissariat, que "le pays avait fait suffisamment de progrès pour mettre en place des mécanismes nationaux de protection des droits de l'Homme, de sorte que l'existence du bureau n'était plus justifiée".

Mme Bachelet a relevé que "pendant de nombreuses années, nous avons travaillé avec le gouvernement sur la consolidation de la paix, la réforme du secteur de sécurité, la réforme du secteur de la justice et contribué à renforcer les capacités institutionnelles et de la société civile sur toute une série de questions des droits de l'Homme".

"Malheureusement, un bon nombre de ces avancées en matière de droits de l'Homme ont été mises en péril depuis 2015", a-t-elle dit.

Elle s'est dite "déçue par le manque de coopération du Burundi ces dernières années avec les mécanismes des Nations Unies en matière de droits de l'Homme - qui sont même allés jusqu'à inclure des menaces pour poursuivre les membres de la Commission d'enquête internationale indépendante" de l'ONU sur le Burundi.

En octobre 2016, le gouvernement burundais - en réaction à un rapport de l'équipe d'experts indépendants de l'ONU - avait déjà suspendu toute coopération avec le bureau des droits humains de l'ONU.

Début janvier, l'organisation Handicap International, présente au Burundi depuis 1992, avait annoncé quitter ce pays en raison notamment de l'obligation faite par le gouvernement burundais du "fichage ethnique" de ses employés.

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