Prétendue attaque chimique en Syrie: le rapport de l'OIAC devant le Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni à huis clos mercredi soir pour examiner les dernières conclusions de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sur la prétendue utilisation d'armes chimiques en Syrie, ont rapporté jeudi des médias locaux.

Le rapport de l'OIAC a conclu, sur la base de l'évaluation de sa mission d'établissement des faits à Douma, en Syrie, qu'il y avait "des motifs raisonnables de croire qu'un produit chimique toxique a été utilisé comme arme le 7 avril 2018", ajoutant que du chlore réactif avait été détecté dans les échantillons prélevés environ deux semaines après l'incident.

L'attaque qui a eu lieu dans la ville de Douma, une banlieue de la capitale Damas, s'est produite au moment de la sécurisation  de cette zone par les forces du gouvernement syrien. L'Organisation pour l'interdiction des chimistes a confirmé dans son rapport publié vendredi dernier l'usage de "chlorine", un agent chimique toxique, mais affirmant n'avoir constaté "aucune trace d'agent neurotoxique".

Les inspecteurs de l'OIAC avaient recueilli, lors de leur mission, plus de 100 échantillons sur sept sites à Douma lorsqu'ils ont pu accéder à la ville quelques jours après l'attaque présumée.

Leur rapport n'a pas désigné, cependant de responsable, car cela échappait à ses compétences à l'époque, les attributions de l'Organisation n'ayant été élargies à cette question que plus tard.

Le document de l'Organisation a fait état aussi de la mort de 43 personnes lors de cette présumée attaque.

Le ministère russe des Affaires étrangères a critiqué les conclusions du  rapport de l'OIAC, soulignant que ce document constituait plutôt une "justification" de l'agression qu'avaient mené les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France contre la Syrie sous le prétexte d'une prétendue attaque chimique dans la ville syrienne.

"Les conclusions tirées par les experts de la mission d'enquête de l'OIAC en Syrie, selon lesquelles il y avait eu recours à l'usage de chlore comme arme chimique à Douma, nous font croire que le seul but du rapport est celui de justifier l'agression des Etats-Unis contre un Etat souverain en violation de la Charte des Nations Unies", a indiqué un communiqué de la diplomatie russe cité par l'agence Sputnik.

"L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques n'a pas tenu en compte des informations syriennes et russes qui ont confirmé le caractère théâtral de la prétendue attaque chimique de Douma", a dénoncé, en outre, la diplomatie russe.

La Russie a rejeté ce rapport, affirmant que "l'incident de Douma n'est rien d'autre qu'une provocation et une mise en scène" par des secouristes connus sous le nom de "Casques blancs" voulant provoquer une intervention de la coalition sous commandement américain.

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