Pr Kamel Bouzid : appliquer « le plus rapidement possible» la nouvelle loi sur la santé

«Il y a beaucoup de choses qui ne marchent dans notre système de santé», a affirmé  le Professeur Kamel Bouzid, qui appelle à l’application «le plus rapidement possible » de la nouvelle loi sur la santé, adoptée en 2018.

S’exprimant dans l’émission l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, le président de la société d’oncologie médicale,  souligne que «jusqu’à maintenant,  cette nouvelle loi  n’a pas été appliquée », ce qui freinte le développement du secteur et son amélioration.

Il annonce que nos médecins sont formés selon la reforme de l’enseignement supérieur qui date de 1971 et réflexion a été conduite  par les enseignants,  sous la conduite des doyens des facultés de médecines. Cette reforme, ajoutera t-il, permettra à l’Algérie de recevoir, dans sept ans, des médecins généralistes formés selon les standards actuels de formation des médecins.

  Pour les médecins spécialistes, le Pr Bouzid indique que leur formation va connaitre aussi des modifications pour s’adapter  aux nouvelles réalités en précisant qu’il y a un effort considérable qui doit être fait pour la formation médicale continue.

Sur le plan administratif, il y a aussi beaucoup de choses à revoir, dira l’invité de la rédaction qui trouve qu’il « est anormal qu’en 2019, les décisions  d’affectation des médecins spécialistes, dans le cadre du service civil, soit prise exclusivement par le ministère de la santé». « Il faut décentraliser les affectations », insiste le Pr Bouzid qui fait savoir que la tutelle n’a aucun lien avec ce qui se passe sur le terrain.

La bureaucratie et les derniers événements qui secoué le secteur de la santé ont provoqués, selon lui, un départ massif des médecins à algériens à l’étranger. L’interviewé indique que le Conseil de l’ordre des médecins a été pris d’assaut pour délivrer les attestations d’exercice et les certificats de bonne conduite professionnelle. « 12 000 demandes de départs, uniquement pour la France ont été signées par président du Conseil, Dr Mohamed Bekkat Berkani. Le chiffre est dramatique », a t-il ajouté.

En plus du gâchis en ressource humaine, précise t-il,  il y a aussi, un gâchis en moyen. « Comment accepter qu’un appareil  qui a été acheté à plus de 5 million de dollars ne fonctionne jamais », s’interroge le Pr Bouzid, qui incombe  la responsabilité aux gestionnaires .

Enfin le président de la société d’oncologie médicale, estime qu’ « On n’a pas donné suffisamment d’intérêt à ce secteur, hautement vital » en précisant que « les dépenses de santé par habitant en Algérie s’élèvent à 400 dollars. Ce qui nous place avant la Tunisie et après le Maroc, pour être un pays comparable ». Il souligne que «les dépenses de santé par habitant en Allemagne s’élèvent à  5 000 dollars, c’est dix  fois plus ». « On ne peut pas avoir les mêmes soins avec une enveloppent dix  fois inférieur » a-t-il conclut.

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