Abdelhak Lamiri, docteur en économie : "On s'est organisé pour échouer"

L’Algérie possède de grandes potentialités économiques qui n’ont pas été utilisées, regrette le docteur en économie Abdelhak Lamiri, qui était, jeudi matin l’invité de a rédaction de la Chaine 3 de la radio Algérienne.

« Malheureusement, depuis les années 90, on s’est organisé pour échouer », dit-il, en précisant qu’ « on avait tout pour réussir et bâtir une économie forte, mais il y a un niveau d’incompétence flagrant au niveau des hautes sphères».

Les acteurs clés de la réussite n’ont jamais été financés, estime t-il, ajoutant que ces gens ne croient pas au management et à l’organisation ascientifique de l’Etat.

Il faut savoir que pour se développer, dit-il, il faut un mécanisme de transparence, de control et d’audite qui ne permet pas de voler ou de transférer de l’argent illicitement. « Ce qui n’arrange par beaucoup de personnes », a fait remarqué M. Lamiri.

Poursuivant dans le même ordre d’idée, M. Lamiri, précise qu’il faut s’organiser le plus rapidement possible, à commencer par la récupération d’un maximum d’argent possible, des gens qui ont transféré des sommes astronomiques vers les banques étrangères.

Au lieu de menacer, il faut essayer de récupérer cet argent par des voies normales avec un minimum de pénalités pour pouvoir, ensuite, précise t-il, financer le développement de l’économie pour les prochaines années . « C’est plus judicieux que de mettre tout simplement ces gens en prison », a-t-il ajouté.

Repondant aux  parties qui disent que l’Algérie a fait de très grand progrès, l’invité de la rédaction, dira qu’il faudrait savoir qu’en 1963 on avait une production nationale supérieure à celle de la Corée du Sud et maintenant ce pays à une production nationale 8 fois supérieure à celle de l’Algérie. Donc, « c’est un échec flagrant», conclut M. Lamiri.