Libye: deuil national décrété après la mort de civils dans des tirs de roquettes

Le Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale en Libye (GNA) a décrété jeudi un deuil national pendant trois jours dans tout le pays, suite à la mort de six civils, dont deux femmes, tués la veille lors de tirs de roquettes sur des quartiers résidentiels au sud de Tripoli, ont rapporté des médias locaux.  

Le Conseil présidentiel du GNA a décidé d'un deuil national de trois jours, alors que les quotidiens libyens sont sortis jeudi en noir et blanc en signe de deuil et de condamnation de l'agression meurtrière menée par les troupes de Khalifa Haftar contre la ville de Tripoli et ses environs, ont ajouté les mêmes sources. 

Au moins sept puissantes explosions ont secoué le sud de Tripoli mardi soir vers 21H30 GMT, faisant 6 morts dont deux femmes et plus de 30 blessés ont indiqué des médias libyens. 

Le chef du Gouvernement d'union nationale, Fayez al-Sarraj, qui s'était rendu dans la nuit de mardi à mercredi aux quartiers d'Abou Slim et Al-Antissar, dans le sud de Tripoli, touchés par les tirs de roquettes, a dénoncé "la sauvagerie et la barbarie" des troupes commandées par le Khalifa Haftar, qu'il a qualifié de "criminel de guerre".

"Nous allons présenter demain tous les documents à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité", a-t-il souligné, dans une vidéo publiée par son service de presse.

M. al-Sarraj a estimé qu'il était "de la responsabilité juridique et humanitaire du Conseil de sécurité de l'ONU et de la communauté internationale, de tenir ce criminel responsable de ses actes".

De combats violents opposent depuis le 4 avril en banlieue sud de Tripoli les forces du Gouvernement d'union nationale, reconnu par la communauté internationale, aux troupes conduites par Haftar, qui souhaitent s'emparer de la capitale, siège du GNA.

Les combats ont fait en deux semaines au moins 205 morts et plus de 950 blessés, selon un dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les appels se sont multipliés ces derniers jours au sein de la communauté internationale en vue de parvenir à un cessez-le-feu humanitaire et à l'arrêts des agressions. 

Le Conseil de sécurité des Nations unies tiendra, jeudi, une réunion urgente, convoquée par l'Allemagne, en tant que membre non permanent, pour trouver une solution à la crise libyenne, alors que la Grande Bretagne avait présenté déjà un projet de résolution visant à exiger un cessez-le-feu et à l'accès de l'aide humanitaire aux zones touchées par les bombardements des troupes de Khalifa Haftar, qualifiées d'"aveugles" par l'envoyé spécial de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé.

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