Plus de dix millions de signatures pour demander la destitution de Trump

Des parlementaires démocrates et plusieurs organisations progressistes ont présenté jeudi à Washington des pétitions rassemblant, au total, plus de dix millions de signatures pour demander au Congrès qu'il lance une procédure de destitution contre le président républicain Donald Trump.

Devant le Capitole, siège du Congrès, et un panneau proclamant "Trump doit partir", deux élus de la Chambre des représentants, Rashida Tlaib et Al Green, et plusieurs représentants d'associations comme MoveOn et Women's March ont présenté une clé USB rassemblant les signatures.

"Nous tenons dans nos mains dix millions de raisons d'être ici aujourd'hui", a lancé Al Green. "Face à notre époque, à cette époque remarquablement sombre pour notre pays, il est temps, selon moi, de se battre", a renchéri Rashida Tlaib, qui appelle à la destitution de Donald Trump depuis des mois.

Siégeant à la chambre basse depuis janvier, elle avait introduit dès mars une résolution appelant la commission judiciaire à enquêter pour déterminer si le président avait commis des faits justifiant l'ouverture d'une procédure de destitution.

Face à l'aile progressiste du parti, les chefs démocrates tempèrent toutefois, en martelant qu'une procédure de destitution, impopulaire dans les sondages, pourrait profondément diviser le pays -de quelque 325 millions d'habitants-- alors que les élections de 2020 approchent.

D'autant que face à la Chambre, à majorité démocrate, le Sénat, chargé du "procès" dans une procédure de destitution, reste contrôlé par les républicains et acquitterait certainement Donald Trump.

Mais depuis plusieurs semaines, la situation s'est tendue entre les démocrates et la Maison Blanche, qui refuse de coopérer avec plusieurs enquêtes parlementaires car elle estime que leurs demandes sont injustifiées et motivées par des intérêts politiques.

"La décision de Trump et de son administration d'ignorer leur serment" en ne coopérant pas avec le Congrès "a déclenché une crise constitutionnelle", a ainsi affirmé jeudi la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi. 

Mais elle a du même souffle encore écarté la perspective d'une procédure de destitution, tant que les enquêtes parlementaires ne seraient pas bouclées.

"On ne peut pas dire qu'on a une crise constitutionnelle et puis ne rien faire", a déclaré Al Green, dans une réponse évidente à Mme Pelosi.

"Nous devons destituer. Laissons le Sénat faire ce qu'il veut, nous devons faire ce que nous avons à faire!"

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