Pétrole : le panier de l'Opep à 72,61 dollars le baril

Le prix du panier de quatorze pétroles bruts, qui sert de référence à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), s’est élevé, jeudi à 72,61 dollars le baril, contre 71,26 dollars la veille (mercredi), a indiqué l'Opep sur son site web. 

Introduit en 2005, le panier de référence de pétrole brut de l'Opep (ORB) comprend actuellement le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Djen(Congo),Oriente (Equateur), Zafiro (Guinée Equatoriale),Rabi light (Gabon), Iran Heavy (Iran),Basra Light (Irak), Kuwait Export ( Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigéria), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (Emirats arabes unis) et Mery (Venezuela).

Jeudi, les cours du pétrole ont grimpé avant une réunion de suivi de l'accord de l'Opep et de ses partenaires, alors que les tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran demeuraient élevées.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 72,62 dollars à Londres, en hausse de 85 cents par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril de WTI pour le contrat de juin a pris aussi 85 cents à 62,87 dollars.

Malgré un bond des stocks de brut américains, selon des données publiées mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), les prix du brut ont grimpé jeudi pour la troisième séance consécutive, "la hausse des stocks étant éclipsée par le risque géopolitique", a expliqué un analyste.

Une coalition menée par l'Arabie saoudite a mené jeudi une série de raids aériens sur la capitale yéménite Sanaa, 48 heures après une attaque de drones sur un oléoduc pétrolier saoudien clé, revendiquée par les rebelles Houthis mais que Ryad a directement imputée à l'Iran.

Ryad, premier exportateur de pétrole au monde, a rouvert cet oléoduc, désormais "entièrement opérationnel" selon un responsable du géant pétrolier Aramco.

Voisins et alliés du royaume saoudien, les Emirats arabes unis avaient prôné mercredi la "désescalade" tout en blâmant le "comportement de l'Iran" pour les tensions croissantes dans le Golfe.

C'est dans ce contexte tendu que certains ministres de l'Opep et de ses partenaires se réuniront ce dimanche à Djeddah, en Arabie saoudite, pour un point de suivi de l'accord qui les engage depuis début 2018 à limiter leur production.

Si le ministre iranien ne sera pas présent, la question d'une éventuelle augmentation de la production devrait être à l'ordre du jour, avant une prise de décision qui devrait normalement attendre la réunion plénière de l'Opep fin juin.

"La situation va être compliquée, nous ne voyons pas comment l'Iran et le Venezuela pourraient accepter de voter en faveur d'une augmentation de la production de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis pour compenser leurs exportations restreintes par les sanctions américaines", a commenté un spécialiste. 

D'après Robbie Fraser de Schneider Electric en revanche, "l’Opep pourrait vouloir poursuivre ses coupes dans la production bien que les quotas puissent être ajustés pour refléter les déclins involontaires de l'Iran et du Venezuela".

Dans son dernier rapport, l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) prévoit que l’offre globale de l’Opep en pétrole brut et liquides devrait se situer autour de 35,8 millions mbj en 2019 contre 36,3 mbj anticipés en janvier. 

L’agence prévoit que l’accord de réduction de production de 2018 devrait prendre fin juste après la réunion de l’organisation en juin prochain.

Pour l’année en cours, elle table désormais sur un prix moyen du Brent à 70 dollars le baril, en hausse de 4 dollars par rapport à sa projection d’avril et 9 dollars comparé à celle de janvier.

Ces prévisions "reflètent un resserrement attendu des équilibres du marché mondial du pétrole à la mi-2019 et une augmentation des risques de perturbation de l'approvisionnement à l'échelle mondiale ", commente l’EIA.

L’agence américaine souligne que le respect des réductions de production au sein de l’Opep a été plus important que ce qu’elle a prévu en janvier dernier. L’EIA table désormais sur une baisse de 1,9 million de barils/jour de la production Opep en 2019 contre 1 million de barils anticipé en janvier.

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