Soudan: les partis islamistes font bloc derrière l'armée pour préserver la charia

Dans l'espoir d'un maintien de la charia en vigueur au Soudan depuis trois décennies, les partis islamistes font bloc derrière les militaires, dont les négociations avec les chefs de la contestation sur le transfert du pouvoir aux civils sont au point mort.

Ces formations étaient jusque là restées à l'écart du soulèvement populaire déclenché, en décembre dernier, qui a conduit, le 11 avril, au renversement par l'armée du président Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d'Etat.

Elles n'ont pas rejoint l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation qui est en désaccord avec le Conseil militaire ayant succédé à M. Béchir au sujet de la direction et de la composition du futur Conseil souverain, censé assuré la transition pour trois ans.

Chaque camp souhaite prendre la tête de cette instance clé et en ravir la majorité des sièges.

« Nous sommes d'accord sur un gouvernement civil formé de technocrates mais le Conseil souverain doit être dirigé par les forces armées car il y a un problème de sécurité » dans le pays, affirme Hassan Rizk, chef adjoint du Mouvement pour la réforme islamique, groupe dissident du Parti du Congrès national (NCP) précédemment dirigé par Omar El-Béchir.

Sous le régime de celui-ci, la loi islamique était la source de la législation. Les défenseurs des droits humains accuse cette loi d'avoir donné lieu à des abus comme la flagellation de femmes pour « comportement indécent ».

Ces derniers jours, les islamistes ont manifesté à Khartoum pour exprimer leur rejet de tout accord excluant la charia, au sujet de laquelle les chefs de la contestation ont gardé le silence, affirmant que leur seule préoccupation, pour le moment, était le transfert du pouvoir aux civils.

 

 

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