Mali: un rapport recommande un dialogue avec les insurgés d’Amadou Koufa

Face au cycle de violences meurtrières dans le centre du Mali, sans perspective de solution militaire, l’ONG Crisis Group (ICG) recommande de tenter l’établissement d’un dialogue avec le prédicateur religieux Amadou Koufa, donné, un moment, pour mort, et ses partisans.

Dans un rapport publié, mardi, cette dernière préconise, non pas un arrêt des opérations contre ce groupe, mais « un changement de cap » combinant à la fois des pressions militaires, le dialogue et un désarmement, afin d’amener ses chefs à des négociations.

Dans ce rapport il est noté que de précédents contacts engagés par la société civile, des organisations humanitaires et des religieux Musulmans avaient révélés un certain degré de pragmatisme au sein du groupe de Koufa.

Crisis Group suggère aux autorités Maliennes de mandater des chefs religieux pour tenter d'entrer en communication avec les dirigeants des insurgés tout en recherchant « un dialogue plus large avec les Maliens du centre, y compris ceux favorables à la rébellion ».

Cette idée de discuter avec le groupe d’Amadou Koufa ne semble pas plaire à certaines parties Maliennes et au gouvernement Français, en particulier, dont des forces militaires sont présentes au Mali, lesquels, « au nom du caractère laïc de l'Etat » refusent de légitimer un groupe « ayant du sang sur les mains ».  

 Pour réduire ces oppositions, les auteurs du rapport proposent de poser comme condition à tout accord avec ce groupe, sa renonciation à ses connexions avec des organisations terroristes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

La conférence d'entente nationale organisée en 2017 au Mali avait proposé l'ouverture de négociations avec le chef radical Touareg Malien, Lyad Ag Ghaly et avec Amadou Koufa, laquelle a également été rejetée par le gouvernement Malien et la France.

Depuis l'apparition du groupe de Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient dans le centre du Mali entre avec les ethnies Bambara et Dogon, pratiquant l'agriculture, qui ont créé leurs groupes d'autodéfense.

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