Présidentielle en Mauritanie : l'opposition dit craindre un "hold-up" des imprimés

Quatre des cinq candidats de l'opposition en Mauritanie ont indiqué craindre l'éventualité d'un "hold-up" électoral lors de l'élection présidentielle du 22 juin, suite à l'attribution du marché de l'impression des bulletins de vote à une société mauritanienne appartenant à un proche du candidat du pouvoir, rapportent des médias samedi.

"Nous sentons les prémices de ce hold-up électoral", a déclaré l'opposant historique Mohamed Ould Moloud, qui s'exprimait vendredi soir aux côtés de l'ancien Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar, du militant antiesclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid et du journaliste Baba Hamidou Kane.

Ces quatre hommes, ainsi que l'expert financier Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi, doivent affronter le 22 juin le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed.

Ils ont appelé à la "mobilisation", alors que la présidentielle de 2014 avait été boycottée par les principaux partis d'opposition.

Parmi leurs doléances, "le plus grave reste l'attribution du marché de l'impression des bulletins de vote à une imprimerie naissante, sans expérience, appartenant au président du patronat (Zeine El-Abidine Ould Cheikh Ahmed), qui collecte actuellement des fonds pour la campagne du candidat du pouvoir", a dénoncé Baba Hamidou Kane, en exigeant "l'annulation de ce marché".

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Mohamed Vall Ould Bellal, avait défendu le 28 mai la "légalité totale" du marché.

"Six sociétés, dont cinq étrangères, y ont pris part, quatre ont été sélectionnées, dont la société mauritanienne qui l'a remporté parce que moins disante (financièrement) et présentant la qualité de papier et d'impression requise", a-t-il soutenu.

La présidentielle mauritanienne devrait marquer la première passation de pouvoir entre un président sortant et son successeur élu dans ce pays désertique d'Afrique de l'Ouest.

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