Marches des étudiants : appel à des négociations sans les symboles du système

Des étudiants de plusieurs universités du pays ont marché pacifiquement mardi pour réitérer leurs revendications, notamment celle exigeant le départ de tous les symboles de l'ancien système, condition préalable à toute négociation, selon eux.

Dans la capitale, les manifestants se sont regroupés à la Place des martyrs avant de se diriger vers la Faculté centrale et les places de la Grande poste et Maurice Audin scandant les slogans habituels pour un changement du système politique et de l'édification d'une Algérie nouvelle. 

Portant des banderoles revendiquant "une justice indépendante", les étudiants ont affichés leur satisfaction quant au placement en détention de ceux qu'ils ont qualifiés de "têtes de la corruption", réclamant la poursuite en justice de tous les corrompus ainsi que des responsables de la dilapidation des deniers publics.

Ils ont exigé également la récupération des fonds détournés en vue de permettre à l'économie nationale de surmonter cette conjoncture difficile.

Par ailleurs, les étudiants ont réitéré leur revendication de départ des "symboles de l'ancien système", citant, à ce titre, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Noureddine Bedoui et son gouvernement, et le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mouad Bouchareb. 

Dans les autres villes du pays, les étudiants étaient certes moins nombreux à leur 17ème mardi de protestation, mais ont affiché la même détermination d'aller au bout de leurs revendications.

A Constantine, des étudiants, les filles en plus grand nombre, ont sillonné les principales avenues du centre-ville, brandissant des banderoles réclamant le "changement profond du système".

Ils ont scandé des slogans appelant notamment à l’application des articles 7 et 8 de la Constitution qui stipulent que le peuple est la source du pouvoir qu'il exerce par l'intermédiaire des institutions qu'il se donne. Les manifestants ont également exprimé leur refus de voir participer les figures de l’ancien système dans un éventuel dialogue.

A Sétif, des dizaines d’étudiants des universités "Ferhat Abbas" et "Mohamed-Lamine Debaghine" ont salué les poursuites judiciaires à l'encontre des anciens responsables et appelé à la poursuite de la campagne d’assainissement de la scène politique jusqu’à l’élimination de toutes les figures de la corruption impliquées dans la dilapidation de l’argent public. Ils ont également appelé au départ de l’actuel gouvernement qui "ne bénéficie pas de la confiance populaire", ont-ils estimé.

Dans l'ouest du pays, quelques dizaines d’étudiants d'Oran, rassemblés à la place "1er novembre", ont appelé à "une solution consensuelle pour le règlement de la crise politique actuelle", appelant à "construire le pays sur des bases saines et solides".

A Sidi Bel-Abbès, des étudiants ont observé, durant leur marche, une halte devant la cour de justice, pour appeler les juges à intensifier la lutte contre la corruption et les poursuites contre ceux qui ont dilapidé les deniers publics.

A Nâama, quelques dizaines d’étudiants et d’enseignants ayant pris part à un sit-in au sein du campus universitaire ont demandé "une deuxième république".              

Dans le centre du pays, des étudiants ont également marché pacifiquement pour réitérer leurs slogans habituels en faveur d’"une période de transition gérée par des personnalités crédibles n'ayant pas fait partie de l’ancien système", rejetant tout dialogue avec l'actuel gouvernement.

Ils étaient quelques centaines d’étudiants à Tizi Ouzou et une dizaine du campus Akli Mohand Oulhadj, à Bouira. Leur nombre était plus important à Bejaia où des étudiants ont marché pour exprimer leur "rejet d'une prochaine présidentielle" et exiger "une période de transition à même de préparer les conditions optimales de probité et transparence nécessaires" à son organisation.

A noter qu'aucun dépassement n’a été enregistré lors de ces marches qui se sont dispersées dans le calme.

APS

Politique, Société