Argent transféré à l’étranger: les spécialistes en parlent

A en croire les spécialistes, pas moins de 350 milliards de dollars sont transféré dans des banques étrangères. Selon l’expert financier Mohamed Boukhari, l’Algérie a enregistré une moyenne de flux illicites évaluée à 11 milliards de dollars en 2015, calculée sur la base d’un rapport onusien qui l’avait estimée à 8 milliards de dollars, contre 14 milliards pour le Fonds monétaire international (FMI), et se référant aux surfacturations et sous-facturations liées au commerce extérieur.

La mobilisation populaire et l’ouverture des dossiers de corruption ont révélé l’ampleur des détournements et des transferts illicites de capitaux.  Dimanche, lors du Forum El Moudjahid, des juristes spécialisés en droit international ont affirmé qu’ «il est possible de récupérer ces fonds» tout en avertissant que le chemin sera long.

Selon maître Hind Benmiloud,  «L’Algérie dispose de l’outil juridique pour rapatrier les fonds détournés et transférés à l’étranger». Toutefois, explique-t-elle, cette démarche ne sera pas une simple opération. Il ne faut pas se précipiter dans le traitement des affaires liées à la corruption, lesquelles prennent «énormément de temps», a-t-elle avertit.

Me Benmiloud a, en outre, noté la possibilité pour des associations et autres représentants de la société civile de se constituer partie civile afin d’exiger, au nom de l’Etat, le rapatriement de l’argent subtilisé, comme cela a été fait par certains pays, qualifiant de "mineures" les charges retenues par la justice à l’encontre des personnalités politiques  poursuivies, lesquelles ont été des "facilitateurs" pour la bonne marche des affaires économiques jugées.

Interpellée sur la notion de "secret bancaire", la juriste a rétorqué par affirmer que, depuis quelques années, cette dernière "cède devant les impératifs juridiques", y compris dans un pays comme la Suisse réputé pour cultiver le respect de la confidentialité bancaire, a-t-elle explicité.

 

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