Forum du dialogue : une période préélectorale de six mois, appels à un dialogue inclusif et des présidentielles régulières et transparentes

Le Forum pour le dialogue national, ouvert samedi à Alger, réunit,  entre autres, des partis politiques, des personnalités nationales, des élites universitaires plus de 100 associations et organisations syndicales pour promouvoir le dialogue, en vue de parvenir à une plate-forme commune pour une solution à la crise politique que traverse le pays depuis plus de quatre mois.

Organisé par les Forces pour le changement, ce forum doit, selon son coordinateur Abdelaziz Rahabi, "promouvoir le cadre du dialogue, sa conduite, ses mécanismes sous la forme d'une Instance nationale d'organisation et de supervision des élections", précisant que "l'offre comportera tous les détails et les modalités de sa création, sa composition et les garanties de son indépendance".

Lors de ce forum d’une journée, outre les 18 interventions des participants, des tables rondes sur des thématiques liées à différents domaines (politique, économique, social, entre autres) seront organisées permettant ainsi aux participants d'exposer et échanger leurs visions.

Il s'agit d'"une base pour un dialogue global qui doit aboutir à la mise en place des garanties pour un scrutin transparent, régulier et crédible", a- expliqué M. Rahabi, soulignant que l'histoire du passage d'une démocratie formelle à une démocratie réelle se construit maintenant".

Le forum sera sanctionné par " une déclaration politique" accompagné d’un document séparé sur les procédures et mécanismes de déroulement du dialogue qui seront soumises au pouvoir, ainsi qu'aux élites et aux autres forces politiques pour pouvoir trouver des convergences entre toutes les offres de dialogue faites jusque-là.

Nahla Bekralas, qui suit pour la radio chaine 3 les travaux de ce forum, a constaté que la mouture du document final énonce qu'"il n'est pas possible de trouver une solution à la crise en dehors de l'organisation d'une élection présidentielle" après "une période préélectorale de six mois". Le terme "transion" a complètement disparu du lexique dudit forum, a-t-elle relevé.

Consécration de la volonté populaire par une élection présidentielle libre et régulière

Les représentants des partis politiques, de la société civile,  des syndicats et les personnalités nationales participant au Forum national du dialogue, qui se tient samedi à Alger, ont convenu de la nécessaire "consécration de la volonté populaire par une élection présidentielle libre et régulière".

Le Forum réunissant plus de 500 participants à l'Ecole supérieure de l'hôtellerie de Ain Benian a été marqué durant la matinée par les interventions des présidents de partis, d'associations et d'organisations qui ont plaidé en faveur de l'ouverture d'un dialogue "sérieux et serein" pour revenir au processus électoral en vue de construire une "Algérie nouvelle et introduire des réformes en profondeur" .

Le président de Talaie El-Hourriyet, Ali Benflis, a salué le dernier discours du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, soulignant la nécessité d'ouvrir un "dialogue national serein, organisé et crédible sous l'égide de personnalités nationales faisant l'unanimité".

M. Benflis a appelé à "créer une autorité nationale qui supervisera le processus électoral et la révision du régime électoral pour organiser l'élection présidentielle dans des délais raisonnables et choisir un président de la République légitime en mesure de concrétiser le changement escompté".

Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, a pour sa part estimé que "le moment est venu de cristalliser une vision commune concrétisant la transition démocratique réussie", soulignant que "la plupart des acteurs sont convaincus que la consécration de la démocratie et la réalisation des profondes réformes constitutionnelles interviendront après l'élection présidentielle dans des délais courts et raisonnables".

La Constituante rejetée

Pour M. Makri, il est "insensé et antidémocratique" de parler d'une Assemblée constituante donnée pour la reconstruction de l'Etat. Les longues phases de transition "ont dans la plupart du temps mené au chaos", a-t-il prévenu, se félicitant de l'invitation du chef de l'Etat au dialogue et de "la non imposition d'une date pour l'élection présidentielle".

Le président du Front pour la justice et le développement, Abdallah Djaballah, a, pour sa part, souligné que "les jeunes sont la force de la nation et l'espoir de son avenir", les appelant à "poursuivre leur hirak populaire jusqu'à la satisfaction de leurs revendications".

On doit "s'entendre sur une vision commune pour la réalisation des revendications légitimes du peuple algérien", a-t-il soutenu, appelant à des mesures à même de "restaurer la confiance et favoriser l'apaisement à travers la libération des détenus d'opinion".

Le président du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali a, quant à lui, affirmé que l'Algérie "a besoin de réformes politiques en profondeur et d'un dialogue sérieux entre le pouvoir politique et la société" qui permette de s'entendre sur une "feuille de route" de sortie de crise, appelant à "libérer les personnes ayant été arrêtées lors des marches populaires ou en raison de leurs déclarations".

Il a appelé, en outre, "au changement de l'actuel Gouvernement, au départ de tous les symboles de l'ancien régime et à un consensus autour de la date du déroulement de l'élection présidentielle".

Pour sa part, le président de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Nourreddine Bahbouh a appelé les participants à ce forum à "se mettre d'accord sur une feuille de route claire d'une véritable transition démocratique qui passe par des réformes profondes et la participation de tous".

"Cette rencontre sera suivie d'autres rencontres visant l'instauration des fondements d'un Etat démocratique et social et la concrétisation de la légitimité populaire à travers une élection présidentielle libre et régulière", a-t-il ajouté.

Dans le même sillage, le président du Mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina a plaidé pour "une transition sereine et pacifique" du pouvoir, soulignant la nécessité de préserver l'unité nationale et de renforcer la cohésion entre le peuple et l'Armée.

Appelant à "se référer à la volonté du peuple" dans l'élection présidentielle libre et régulière consacrant une rupture avec l'ancien système", il a mis l'accent sur la nécessité d'éviter "la vacance des institutions de l'Etat".

Pour un dialogue sérieux et inclusif

De son côté, le représentant des acteurs de la société civile, le syndicaliste Sadek Dziri a appelé à la tenue "d'un forum national inclusif"

consacrant l'unité nationale et pourvoyant à l'édification "d'une Algérie démocratique, sociale, multipartite, civile et régie par la loi dans le cadre des principes de la Proclamation du 1er Novembre 1954".

"Les acteurs de la société civile condamnent la restriction de la liberté d'expression et exigent la libération des prisonniers d'opinion et des jeunes du hirak ainsi que la levée des restrictions sur les médias publics et l'impératif de prendre des mesures d'apaisement pour un dialogue sérieux", a-t-il soutenu.

Le représentant du forum du hirak des intellectuels, Ammar Djidel a appelé, dans son intervention, à un dialogue "non exclusif consacrant l'unité nationale et la diversité des Algériens".

 

 

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