Le professeur Youcef Bouabdallah : l’Algérie est en situation de panne du fait de l’absence de réformes économique structurelles

Au sein des milieux économiques la tendance a été, de tout temps, de mettre en avant les aspects financiers, mais sans les relier aux mécanismes qui les génèrent.  Résultat, le pays est « en panne » au plan financier, déplore l’économiste Youcef Bouabdellah.

S’exprimant, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le professeur Bouabdallah constate qu’au niveau macroéconomique, les indicateurs ne correspondent en rien aux flux de l’économie réelle.

Se référant à ce qu’il appelle « la magie de la rente pétrolière », il estime que celle-ci permet de masquer les caractéristiques réelles de l’économie. On attend, dit-il, que les finances aillent mal pour finalement découvrir que l’économie « va moins bien qu’on ne le croit ».

Pour l’intervenant, la question est de savoir comment générer des flux financiers correspondant à la productivité concrète d’une économie appuyée, à ce jour,  sur l’exploitation des hydrocarbures, ce qui, selon lui, amène à réfléchir aux réformes à entreprendre nécessairement lors des prochaines échéances.

Le professeur Bouabdallah anticipe une phase d’austérité « sévère dans le très moyen terme », en raison, déclare-t-il, du temps perdu, depuis 2014, une période, dont il estime, qu’elle aurait pu être mise à profit pour entreprendre des réformes structurelles de l’économie, au titre d’une dynamique stratégique de développement.

L’invité observe que le pays est toujours dans l’attente, « tétanisé », alors que, prévient-il, « une échéance mauvaise arrive à grand pas ». « Le bilan, résume-t-il, est alarmant ».

Les raisons de cette préoccupante situation, celui-ci les impute à la priorité accordée à l’exploitation des ressources pétrolières. Résultat, commente-t-il : « on se retrouve dans un pays qui a complètement raté son industrialisation ».

Plutôt pessimiste, le professeur Bouabdallah croit utile de souligner que si l’on continue sur la même voie, « d’ici 10 ans, on sera sur les genoux », d’où l’impérieuse nécessité d’entreprendre des réformes de toute urgence, sur la base d’un « consensus » avec l’ensemble des acteurs de la société.

 

   

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