L’expert en questions politiques et économiques, Yassine Ould Moussa : créer des institutions en lesquelles les Algériens pourront se reconnaître

Parmi les revendications exprimées par les manifestations populaires de ces derniers mois figure la question politique majeure, celle devant  permettre aux Algériens de reprendre la souveraineté sur leurs institutions.  

Reçu, lundi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le spécialiste en questions économiques et politique, Yassine Ould Moussa pose comme préalable à cette demande légitime, le règlement du mode de gouvernance, la réhabilitation de la crédibilité de l’autorité de l’Etat et la reconstruction d’institutions publiques « dans lesquelles les citoyens pourrons se reconnaitre ».

Pour celui-ci, il s’agit en cela d’organiser la gestion de la diversité des intérêts après les stratifications sociales provoquées par une ouverture « brutale » du marché.

Relevant la volonté du président Tebboune de lutter contre l’inertie, autant celle des institutions que celle des hommes, M. Ould Moussa estime qu’il en existe certaines où il faut nécessairement provoquer des ruptures, tout en agissant, dit-il, avec prudence, de manière concertée et organisée et d’autres par le biais de simples réformes.

Il prévient, d’autre part, que pour entreprendre la remise en ordre de l’édifice institutionnel et du fonctionnement de l’économie, il faut faire preuve de beaucoup de patience, compte-tenu, explique-t-il des longues périodes d’inertie dans lesquelles s’est trouvé, parfois, plongé le pays.

Rappelant que l’Algérie est dotée de ressources, il en conclu que ce n’est pas l’absence de celles-ci qui pose problème, mais l’incapacité conjoncturelle ou structurelles à les mettre en valeur, sur la base d’une gouvernance politique et  d’un modèle de croissance appuyés sur un projet de société.

Pour l'intervenant la garantie de réussite de ces objectifs reste déterminée par la vigilance des Algériens à prendre en mains leur destin.

La création récente d’un gouvernement et les réformes politiques annoncées par le nouveau Chef de l’Etat, M. Ould Moussa les perçoit comme une forme de transition assurées par des compétences auxquelles, ajoute-t-il, il reste à définir les secteurs à organiser ou à relancer, le pays ayant, maintes fois, été  « à l’arrêt ».

 

     

 

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