France: nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites

La France s'apprête à vivre jeudi une quatrième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, à l'appel de plusieurs syndicats, dans un bras de fer avec l'exécutif qui dure depuis plus d'un mois.

Et comme les fois précédentes, alors que la grève dans les transports entre jeudi dans son 36e jour, tous les regards seront braqués sur le niveau de mobilisation lors des nombreuses manifestations attendues.

Le 5 décembre, au premier jour du mouvement, entre 806.000, selon la police, et 1,8 million de personnes, selon le syndicat CGT, avaient battu le pavé, un score qui n'a plus été atteint les 10 et 17 décembre.

La CGT et d'autres syndicats comme FO rassemblés en intersyndicale réclament le retrait du projet de réforme, avant toute discussion.

L'exécutif reste déterminé à mener à bien cette réforme pour aboutir à un système de retraite universel et par points, alors qu'aujourd'hui coexistent 42 régimes différents.

Mais il a aussi prévu d'instaurer un "âge pivot" - 64 ans - pour inciter financièrement les Français à travailler au-delà de l'âge légal de départ à la retraite, actuellement fixé à 62 ans.

La CFDT, premier syndicat du pays, qui soutient le principe général de la réforme, est fermement opposée à ce système de décote/surcote.

Et tout en saluant mardi "une volonté d'ouverture", son numéro un Laurent Berger a fixé pour préalable aux futures discussions le retrait pur et simple de cette mesure d'âge pivot.

Depuis le début de la crise, des concessions ont déjà été faites par l'exécutif à plusieurs corps de métier, comme les policiers, les danseurs de l'Opéra, les marins, les pilotes...

En début de semaine, le Premier ministre Edouard Philippe a également tendu la main à Laurent Berger en proposant une "conférence de financement", suggérée par le leader syndicaliste.

Il a invité les partenaires sociaux vendredi pour en parler, au lendemain de cette nouvelle journée de mobilisation.

La CFDT a bien reçu ce "signe d'ouverture", a dit M. Berger mercredi, tout en jugeant qu'on était "encore loin d'un accord".

Monde, France