Industrie: hausse chez le public, baisse chez le privé

L'activité industrielle du secteur public en Algérie a connu une hausse, alors que celle du privé a subi une baisse durant le 3è trimestre 2019, a indiqué une enquête d'opinion menée par l'Office national des statistiques (ONS), auprès des chefs d'entreprises.

La hausse de l'activité du secteur industriel public a été tirée par les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE) et l'agroalimentaire.

Quant à la baisse du secteur privé, elle a été induite, essentiellement, par le recul d'activité industrielle des matériaux de construction et de la chimie.

Plus de 60% des enquêtés du secteur public et près de 58% de ceux du privé ont déclaré avoir utilisé leurs capacités de productions à plus de 75%, a relevé l'enquête qui a précisé que le niveau d’approvisionnement en matières premières a été inférieur à la demande exprimée, selon la moitié des enquêtés du secteur public et près de 30% de ceux du privé, notamment pour les ISMMEE, l'agroalimentaire et des textiles.

Cette situation a engendré des ruptures de stocks chez près de 40% des représentants du public et près de 20% du privé, des ruptures généralement inférieures à 10 jours.

La demande des produits fabriqués a connu, quant à elle, une hausse durant les mois de juillet, août et septembre derniers.

Elle était plus prononcée, selon les enquêtés du public, chez les ISMMEE, l'agroalimentaires et les textiles.

Près de la moitié des chefs d'entreprises publiques et près de 80% de ceux de privé ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues durant le 3è trimestre de l'année dernière.

Toutefois, il subsiste des stocks de produits fabriqués selon la plupart des premiers et près de 50% des seconds, une situation jugée "anormale" par 66% des concernés du public et par plus de 23% de ceux du secteur privé.

Durant ce trimestre, près de 5% des chefs d'entreprises publiques touchés par l'enquête et deux (2)% de ceux du privé ont rencontré des difficultés de transport.

Plus de 25% des représentants du secteur public et près de 30% de ceux du privé ont déclaré avoir connu des pannes d'électricité, engendrant des arrêts de travail de moins de six jours selon la plupart du premier secteur et allant jusqu'à 12 jours pour près de 40% du second.

Pour l'approvisionnement en eau, il a été suffisant selon la plupart des chefs d'entreprises des deux secteurs, selon les résultats de l'enquête.

Main d'œuvre: hausse chez le public, baisse chez le privé

Concernant l'emploi, les chefs d’entreprises enquêtés du secteur public ont déclaré une hausse de leurs effectifs durant la période déjà citée, alors que ceux du secteur privé ont fait part d'une baisse.

La plupart des enquêtés des deux secteurs jugent le niveau de qualification du personnel "suffisant".

Par ailleurs, plus de 30% des patrons des entreprises publiques et près de 15% de ceux du privé ont déclaré avoir trouvé des difficultés à recruter, notamment, du personnel d'encadrement et de maîtrise.

Cependant, plus de 70% des enquêtés des deux secteurs pensent que, même s'ils recrutaient du personnel supplémentaire, cela n'augmentera pas davantage le volume de leur production actuelle, a fait savoir l'Office.

Pour des raisons essentiellement de vétusté et de sur-utilisation des équipements, près de 54% du potentiel de production du secteur public et près de 45% de celui du privé ont connu des pannes durant le 3è trimestre 2019 et la majorité des enquêtés des deux secteurs ont remis en marche leurs équipements.

S'agissant de l’état de trésorerie, il est jugé "normal" par 63% des chefs d’entreprises du secteur public et par près de 73% de ceux du privé.

En termes de financement, environ 60% des chefs d'entreprises publiques et près de 65% de ceux du privé ont recouru à des crédits bancaires.

Près de 45% des premiers et plus de 75% des seconds n'ont pas trouvé de difficultés à les contracter.

Par ailleurs, les chefs d'entreprises des deux secteurs concernés par l'enquête ont affirmé que l'allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées et le remboursement des emprunts ont continué d’influer sur l’état de la trésorerie, soit le même constat que celui du trimestre précédent.

Côté prévisions, les chefs d'entreprises du secteur public touchés par l'enquête de l'ONS prévoient une hausse de la production et des effectifs, alors que ceux du secteur privé envisagent une baisse de la production et de la demande.

 

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