Règlement de la crise en Libye: appui au processus politique loin des ingérences

L'appui au processus politique et aux conclusions du sommet de Berlin du 19 janvier sur la Libye s'accentue avec des appels répétés à mettre fin aux ingérences et à encourager les négociations entre les parties libyennes sous les auspices des Nations unies, tel que préconisé par l'approche de l'Algérie soutenue par l'Union africaine et saluée par l'Union européenne.

Dans le cadre des efforts en cours pour un règlement politique en Libye, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé mercredi, pour la première fois depuis la relance en avril des hostilités dans ce pays, une résolution réclamant qu'"un cessez-le-feu durable" succède à la trêve "fragile" observée depuis janvier.

Le texte, rédigé par le Royaume-Uni, a été approuvé par 14 voix sur 15, la Russie s'étant abstenue.

Il avait fait l'objet de discussions ardues depuis plus de trois semaines, illustrant des divisions persistantes de la communauté internationale sur le dossier libyen malgré l'unité affichée lors d'un sommet à Berlin le 19 janvier.

La résolution "affirme la nécessité d'un cessez-le-feu durable en Libye, à la première occasion et sans pré-conditions".

De son côté, l’Union africaine (UA), qui a combien de fois affiché sa volonté de se ressaisir du dossier libyen, souhaite coopérer avec l’ONU dans le cadre d’une mission conjointe pour évaluer la situation sur le terrain et préparer le déploiement d’une autre mission d’observateurs pour surveiller le cessez-le-feu à Tripoli et là où c’est nécessaire.

L'UA veut un cessez-le-feu et la fin des interférences extérieures en Libye, avait déclaré le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, Smail Chergui, en marge du 33e sommet de l’UA tenu dernièrement à Addis Abeba.

Le Commissaire Chergui, qui s’est félicité des décisions du Congrès de Berlin, a affiché la volonté du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA d’œuvrer à leurs mises en œuvre.

C’est à ce titre que le CPS va prendre part à la réunion du Comité de suivi de la mise en œuvre de ces décisions prévue le 16 février à Munich, a-t-il dit.

Un cessez-le-feu est observé en Libye depuis le 12 janvier au terme d'intenses efforts de l'Algérie en vue d'une solution politique et inclusive à la crise telle que préconisée par les Nations unies.

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a, dans ce sens, réaffirmé que "le peuple libyen est le seul habilité à choisir qui le représente", infirmant "un quelconque mécontentement" du Gouvernement légitime en Libye en raison de sa dernière rencontre avec le Maréchal Khalifa Haftar.

"Les choses se sont bien passées lors de ma dernière visite en Libye, il n'y a eu aucun problème.

Nous ne faisons aucune différence entre toutes les parties libyennes, car seul le peuple libyen est habilité à choisir qui le représente", a déclaré M. Boukadoum.

Infirmant "un quelconque mécontentement" du Gouvernement légitime en Libye suite à sa dernière rencontre avec le Maréchal Khalifa Haftar, M. Boukadoum a précisé avoir rencontré le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Taher Siala et "cette question n'a pas été soulevée".

"La position de l'Algérie est claire envers tous les frères libyens et non seulement ceux de Tripoli et Benghazi", a-t-il souligné.

Le rôle de l'Algérie dans le règlement de la crise mis en exergue

Le rôle de l'Algérie dans le règlement de la situation en Libye, a été mis en exergue mercredi par l'ambassadeur de l'Union européenne (UE) en Algérie, John O'Rourke, qui a souligné notamment "l'habilité et la détermination avec laquelle agit Alger diplomatiquement en vue de trouver une issue à la crise" dans ce pays.

"Nous voyons l'habilité et la détermination avec laquelle agit l'Algérie diplomatiquement pour trouver une issue à la crise en Libye et éviter une escalade", a déclaré M.O'Rouke lors d'une rencontre avec les représentants des médias à Alger.

Abordant à la même occasion la position de l'UE par rapport à la situation en Libye, M .O' Rourke a indiqué que "l'UE se rallie derrière la position des Nations-unies", qui oeuvrent pour une solution pacifique et diplomatique.

De son côté, s'exprimant sur la Libye avec laquelle l'Algérie partage une longue frontière et un destin commun, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que "le peuple libyen frère ne mérite pas les souffrances qu'il endure aujourd'hui.

C'est pourquoi, l'Algérie, fidèle à sa tradition diplomatique, a proposé d'abriter le dialogue entre les frères libyens, comme affirmé à Berlin et, plus récemment, à Brazzaville, lors du sommet du Comité de haut niveau de l'UA sur la Libye, tenu sous Le patronage de mon frère le Président Denis Sassou Nguesso".

Le président Tebboune s'exprimait dans son allocution lors de la 33ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement africains, tenu les 9 et 10 février dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba.

Dans le même sens, il a souligné que "l'Algérie, qui plaide pour l'arrêt de toutes les ingérences en Libye, appuie fortement les efforts continus pour mettre fin durablement aux hostilités et réunir les conditions du dialogue entre les frères libyens, unique et seul moyen de parvenir à une issue à la crise et d'éviter à ce pays africain d'être le théâtre des rivalités entre Etats".

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