Le Conseil de sécurité a la responsabilité de mettre fin à la colonisation du Sahara occidental

Le représentant du Front Polisario auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU), Sidi Mohamed Omar a indiqué, mercredi, que le Conseil de sécurité a la responsabilité de garantir la paix et la sécurité au Sahara occidental et d'organiser un référendum d'autodétermination en vue de mettre fin à la colonisation en Afrique.

Dans une déclaration à l'APS, Sidi Mohamed Omar a signalé que le Conseil de sécurité de l'ONU avait pour charge de garantir la paix et la sécurité au niveau international et qu'il était de son devoir de "mettre un terme aux agressions marocaines" contre le peuple sahraoui.

Un rappel fait peu de temps avant la réunion du Conseil de sécurité prévue mercredi après-midi pour étudier le développement de la situation au Sahara occidental.

Le diplomate sahraoui a signalé, en outre, que le Conseil de sécurité a mis en place la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination (Minurso) en 1991 afin de s'assurer du respect du cessez-le-feu, comme une première étape en prévision de la tenue d'un référendum libre, juste et transparent garantissant au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance.

Il a appelé le Conseil de sécurité à "respecter ses engagements" dans ce sens.

"Au vu des développements dangereux qui ont imposé au peuple sahraoui la reprise de la lutte armée", Sidi Mohamed Omar a dit s'attendre, à ce que le Conseil de sécurité prennent des "mesures palpables" et "désigne l'Etat colonisateur comme responsable des conséquences de son agression contre le territoire sahraoui".

Il a averti, en outre, que si le Conseil de sécurité décidait de ne rien faire, ce serait le processus de paix qui en paierait le prix fort à travers l'escalade des hostilités et l'intensification de la guerre.

Concernant l'échec des Nations unies à désigner un nouvel émissaire pour le Sahara Occidental, Sidi Mohamed Omar a affirmé que le Maroc "est le premier facteur de blocage" face aux efforts déployés par le secrétaire général et le Secrétariat général pour désigner un émissaire après la démission de l'Allemand Horst K?hler en mai 2019.

Il a rappelé que le Maroc avait refusé plusieurs candidats à ce poste, tout en imposant des conditions préalables à l'Assemblée générale de l'ONU, ce qui représente, selon lui, la preuve que l'occupant n'a pas la volonté politique de s'impliquer sérieusement et réellement dans le processus politique.

Il a également attiré l'attention sur le fait que le Maroc privilégie la politique du fait accompli en poursuivant son occupation de pans entiers du Sahara occidental.

Le diplomate a assuré, d'autre part, que le peuple sahraoui "refuse catégoriquement" l'occupation de ses terres, chose qu'il a démontré en reprenant la lutte armée afin d'étendre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

Mardi, le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek a demandé au Conseil de sécurité de mettre fin à l'occupation illégale du Sahara occidental par le régime marocain, conformément à la Charte des Nations unies et à ses résolutions relatives au Sahara occidental.

"Après trente ans d’obstruction par le Maroc de l’application de l'accord signé avec la partie sahraouie, sous les auspices des Nations unies en 1991, car certain de l’impossibilité de gagner le référendum, il devient nécessaire que le Conseil de sécurité de l'ONU conclue à l’urgence d'accélérer le processus visant à mettre fin à l'occupation marocaine et de clore ainsi le chapitre de la décolonisation du Sahara occidental", a-t-il indiqué.

Le Conseil de sécurité, en réunion cet après-midi, étudiera, au cours d'une séance à huis clos, la situation au Sahara occidental, cinq mois après la reprise de la lutte armée sur fond d'échec des Nations unis à désigner un nouvel émissaire pour le Sahara occidental.

Lors de cette réunion, le chef de la Minurso, Colin Stuart fera un exposé au sujet de cette mission qui a prolongé son mandat au 31 octobre prochain.

La question de la désignation d'un émissaire du Secrétaire général de l'ONU sera également au menu des travaux.

(APS)

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