Ould Salek : la volonté des peuples, facteur déterminant pour remporter les luttes de libération

Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que la volonté et la détermination des peuples étaient un facteur déterminant pour remporter les luttes de libération, soutenant qu'il n'y a rien de plus beau que de lutter pour une juste cause et pour la liberté et l'indépendance.

Dans un entretien au quotidien néerlandais NRC-Handelsblad dans son édition de lundi, et à une question sur les chances du Front Polisario de gagner sa bataille pour l'indépendance, M. Ould Salek a précisé que "les guerres d'indépendance sont des guerres asymétriques", ajoutant que "les Marocains sont peut-être plus nombreux et disposent de plus d'équipements militaires, mais le facteur déterminant en la matière reste la volonté et la détermination du peuple".

Dans l'entretien repris par l'agence de presse sahraouie (SPS), le chef de la diplomatie sahraouie a mis en garde contre la démoralisation qui pourrait s'emparer du peuple sahraoui, surtout des jeunes, "en voyant le Maroc appliquer une politique de pillage et de violation des droits humains devant l'incapacité de l'ONU à faire pression sur lui pour l'amener à respecter ses engagements", soutenant qu'"il n'y a rien de plus beau dans la vie que de lutter pour une cause juste et pour la liberté et l'indépendance".

Concernant la reconnaissance par l'ancien président américain, Donald Trump, de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, M. Ould Salek a souhaité que le président américain, Joe Biden, se démarque de cette décision.

Il a, dans ce contexte, relevé que le département américain aux Affaires étrangères a affirmé qu'il "étudiait encore la question" et le Pentagone a refusé de participer à des exercices militaires avec le Maroc dans les territoires sahraouis en dépit de toutes les tentatives marocaines.

Le responsable sahraoui a également rappelé l'engagement de l'Union européenne en faveur de la position des Nations unies concernant le Sahara occidental et son affirmation qu'il s'agit d'une question de décolonisation et que la solution réside dans l'accés du peuple sahraoui à son droit à l'autodétermination, conformément à l'accord de paix de l'année 1991 qui n'a jamais été respecté M. Ould Salek a également évoqué la décision rendue, en 2018, par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de Luxembourg, qui invalide l'importation par les Etats membres de l'UE de tout produit en provenance du Sahara occidental dans le cadre du partenariat avec le Maroc, relevant qu'il s'agit essentiellement de l'importation du phosphate qui est utilisé dans les engrais et dont le Sahara occidental dispose en grandes réserves.

Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a déploré le fait que les Etats européens "accordent peu d'intérêt aux décisions de ces cours, au regard de leurs relations économiques avec le Maroc", exigeant de l'UE d'y mettre un terme.

L'entretien a porté, en outre, sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, bafoués par le Maroc.

A ce propos, le ministre sahraoui a rappelé qu'un magistrat espagnol avait appelé, en 2015, à la nécessité de juger 11 anciens responsables marocains pour génocide et torture au Sahara occidental, ajoutant que le Maroc poursuit ses graves violations des droits de l'Homme, par tous les moyens.

APS

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