Le guide d’action algérien des accidents à multiples victimes et des grandes catastrophes

Le guide d’action algérien des «accidents à multiples victimes et des grandes catastrophes» élaboré en coopération  avec des magistrats et des spécialistes en médecine légale algériens et des experts de l'Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (AECID), constitue «un outil important pour le déroulement des enquêtes criminelles» a affirmé, lundi à Constantine, Fatiha Merah de l’Ecole supérieure de la magistrature.

S’exprimant lors d’un séminaire régional sur «Le protocole d’action en cas de grandes catastrophes» tenu dans un hôtel de la nouvelle ville d'Ali Mendjeli, en présence des représentants de 17 Cours de justice de wilayas dans l'Est du pays et d’experts médico-légaux, Mme Merah a indiqué que ce guide prend en considération les normes internationales en matière judiciaire, ainsi que les spécificités de la société algérienne et les lois en vigueur en Algérie.

Elle a également souligné que ce nouvel outil «permettra de définir le domaine d’action de chaque intervenant et d'assurer une bonne coordination entre les différentes équipes dans le respect et la reconnaissance des compétences de tous» ajoutant que ce guide a principalement pour objectif  de «combler le vide sur les plans juridique, méthodologique et pratique en tenant compte des protocoles et des recommandations existantes ainsi que de l’environnement social, économique et scientifique de l'Algérie».

De son côté, l’expert espagnol, Juan Manuel Cartagena, l’un des concepteurs de ce guide, a présenté un large éventail de définition des catastrophes et leur classification en fonction des facteurs qui les  provoquent, leurs effets dévastateurs sur l’environnement, les infrastructures et le nombre de victimes, et évoqué la question des commissions qui doivent être créées en cas de catastrophe majeure.

Il citera, notamment, l’exemple de la commission technique médico-légale, dont la mission est de superviser toutes les actions visant à prendre en charge les victimes, en procédant à leur coordination, en sus de la vérification et la transmission des données relatives à l'enquête au  responsable des enquêtes ou son adjoint.

L'intervenant lors du séminaire a abordé, par ailleurs, les procédures judiciaires exécutées après la catastrophe qu’il a scindées en trois étapes, à savoir l'étape de prétraitement des victimes et des restes humains, celle du traitement et enfin l'étape de collecte des données de prédécès et le soutien aux familles.

Au terme de son intervention, l'expert espagnol a expliqué que «ce guide sera revu et actualisé tous les deux ans, si nécessaire, ou en cas d'évènement exceptionnel» considérant qu’il représente un moyen d'action en cas de sinistre majeur, en coordination avec l'autorité judiciaire compétente, qui se conformera aux lignes directrices établies par le gouvernement.

Le premier jour de ce séminaire de deux jours, organisé à l’initiative de l’Ecole supérieure de la magistrature, en collaboration avec l'Agence espagnole pour la coopération internationale au développement, a vu la présentation de plusieurs interventions axées sur la nécessité d'organiser  des journées d'information et de formation continue et cyclique au sujet  des orientations prescrites par ce guide, au profit des spécialistes en médecine légale, des juges et autres acteurs concernés à l’instar de la police et la gendarmerie nationales, la protection civile et le personnel  du secteur de la santé. APS