Le chantier naval de Bouharoun totalement livré à fin 2018

Le chantier de construction et de réparation navales de Bouharoun (Tipaza) sera totalement livré vers la fin 2018, alors que des parties de ce projet sont déjà opérationnelles, a indiqué lundi à Alger un des responsable de la société mixte algéro-française Ecorep-Piriou, M. Eric Champeaux.  

Alors qu'il produit déjà des navires en acier de 15 mètres de longueur, le chantier de construction navale de Bouharoun de cette société mixte sera ainsi achevé dans sa totalité en fin de l'année en cours, a-t-il avancé lors d'une journée de sensibilisation sur la promotion de l'utilisation du produit local destiné à la construction des navires de pêche et d'aquaculture. 

De même, la darse du chantier (bassin de travail abrité à l'intérieur du port) est déjà opérationnelle, a indiqué M. Champeaux affirmant que la réparation et la maintenance des navires sont assurées au sein de ce chantier où le premier catamaran fabriqué en Algérie avait été sorti en mer en novembre 2017.

Il a rappelé que cette joint-venture de Bouharoun, dont le projet à été lancé en 2015, est d'un coût de 1,4 milliard de DA dont 400 millions de DA investis par le partenaire français.

Pour sa part, le P-dg d'Ecorep-Piriou, M. Mohamed Gacem, a fait part de la construction en cours d'un autre chantier naval à Khemisti (Tipaza) qui sera spécialisé dans la fibre de verre.

A ce propos, le Directeur général de la Pêche et de l'aquaculture auprès du ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, M. Taha Hammouche, a relevé que ces chantiers pourraient contribuer au renforcement et au renouvellement de la flottille de pêche et d'aquaculture dans le pays par des produits nationaux, alors que le secteur dépend largement des importations de cette catégorie d'embarcations.

Par ailleurs, il a relevé l'accès difficile aux pièces détachées de la part des professionnels du métier de la pêche, en précisant que 50% de la flottille navale algérienne activant dans la pêche sont actuellement immobilisés. 

"La flottille, qui est aujourd'hui de près de 5.300 unités de pêche, connaît une sérieuse immobilisation liée à la difficulté qu'ont les professionnels à accéder aux pièces détachées qui sont très souvent très chères", a-t-il indiqué à la presse en marge de la rencontre. 

Selon lui, à travers la promotion de la production locale nationale, "nous essayons d'avoir des chantiers navals qui participent à la réparation navale en Algérie et réduire ce taux d'immobilisation. De même, nous essayons d'avoir des entreprises qui produisent ces pièces en Algérie pour répondre à cette demande croissante".

"Alors que le nombre d'unités de pêche ne dépassait pas les 2.500 sur l'année 2000, il est actuellement de l'ordre de 5.300 unités. C'est une preuve qu'un effort considérable a été consenti pour le doublement de cette flottille", a considéré M. Hammouche. 

Ce doublement de cette flottille a été accompagné par la réalisation et la réhabilitation de nombreux ports et abris de pêche.

En l'an 2000, a-t-il fait valoir, il y avait uniquement 19 ports ou abris de pêche en Algérie contre 44 actuellement: "Ce qui a permis d'alléger la pression et d'augmenter la flottille".

En 2017, a renchéri le même responsable, plus de 25 projets ont été réalisés dans le secteur de l'aquaculture et plus de 900 projets dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi, dont un grand nombre a eu recours à la production nationale. APS