Le Brent en baisse à 47,98 dollars

Les prix du pétrole ont enregistré une baisse lundi en fin d'échanges européens alors que les conditions de production semblaient en voie de normalisation au Canada et que les investisseurs lorgnaient du côté de la prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 47,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 74 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 65 cents à 47,76 dollars.

"Les investisseurs continuent à faire face à un dollar renforcé et à une amélioration (sur le front) des ruptures d'approvisionnement au Canada et au Nigeria", ce qui a pesé sur les cours pétroliers, expliquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.

Alors que les prix avaient profité des incendies qui dévastent depuis le début du mois la province pétrolifère de l'Alberta, en raison des perturbations de l'offre canadienne, une baisse des températures et une pluie fine ont permis au gouvernement local de suspendre l'ordre d'évacuation dans plusieurs sites de production.

En outre, le marché était également affecté par des déclarations de Rokneddin Javadi, directeur de la compagnie nationale du pétrole iranien au cours du week-end, en amont du prochain sommet de l'Opep, le 2 juin à Vienne,  signalant que Téhéran n'avait à l'heure actuelle aucune intention de plafonner ni sa production ni ses exportations de pétrole.

Ainsi, le fait que l'Iran a évoqué un objectif de 2,2 millions de barils par jour pour ses exportations cet été a été suffisant pour que les vendeurs prennent le dessus sur les marchés pétroliers, ajoutait M. Lawler.

"Avec la réunion de l'Opep qui se profile, il y a peu d'optimisme (sur le marché) concernant le fait que (l'Opep) parvient à un accord décisif et cela pourrait ainsi encourager les investisseurs baissiers à attaquer encore davantage les prix", commentait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

La rivalité régionale entre l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep, et l'Iran, qui a fait son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions occidentales en janvier, avait déjà largement contribué à l'échec de négociations sur un gel de la production à la mi-avril à Doha, au Qatar.

" Etant donné les forts gains réalisés dernièrement et à l'approche de la prochaine réunion de l'Opep, qui a lieu dans un peu plus d'une semaine maintenant, les investisseurs pourraient agir avec une certaine prudence alors que les prix calent devant l'obstacle que représente (le seuil) des 50 dollars le baril", concluait Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

APS