L’extraordinaire histoire de Abdellah Rouibi de Khenchela, le mécanicien devenu producteur de safran

Après avoir développé, à grande échelle, la culture de la pomme, la région de Lamsara, située dans la wilaya de Khenchela, est devenue le centre de rayonnement dans la production de safran, une épice aussi réputée que coûteuse, dont le prix avoisine les 5.000 dinars au gramme.

Approché par Soraya Guezlane, journaliste de la chaine 3 de la Radio Algérienne, Abdallah Rouibi, un producteur pionnier de cet aromate en Algérie, dont la culture du safran à grande échelle a été expérimentée avec succès, confie qu’il n’a rien d’un agriculteur. « Je suis, dit-il, un mécanicien » qui, après son retour au pays, a tenté de trouver « un palliatif » en utilisant la terre de ses parents.

Il explique, qu’à un moment, il s’était lancé dans la culture du pommier,  « mais comme la région de Lemsara manquait terriblement d’eau », son intérêt a porté, « tout à fait par hasard » sur celle du safran.

Il explique qu'au départ il avait soumis son idée à l’Institut national de recherche forestière de Baïnem (Alger),  « j’ai, dit-il, fait un essai de culture de cette plante et au bout de trois années, je suis arrivé à planter 1.300 kg de bulbes »  prévoyant d’en semer entre 3 à 3 tonnes et demie la fois d’après.

Il indique, qu’au bout d’une année, il a réussi à obtenir une production de 750 grammes de safran qu’il a commercialisée dans 28 wilayas du pays,  « un marché monumental », commente-t-il.

Abdellah Rouibi, pionnier de la culture du safran en Algérie

M. Rouibi signale qu’il est prêt à vendre des bulbes aux personnes qui désireraient l’imiter dans ce créneau et que, de plus, il est prêt à leur assurer, gratuitement, le suivi technique de leurs cultures d'une année, « afin qu’elles puissent en maitriser la conduite.

Il précise qu’il faut récolter les pistils de 200.000 fleurs pour  produire un seul kilogramme de safran.

« Les gens, pensent que la fleur de safran est une plante difficile à planter et à entretenir » alors que, dit-il, c’est une plante rustique. « La preuve, conclut-il, des agriculteurs de la région ont commencé à s’y intéresser.

Bon à savoir :

- Le safran : une épice connue depuis 35 siècles 

- Le safran est extrait de la fleur d’un crocus que l’on l'obtient par la  déshydratation de ses trois stigmates rouge, dont la longueur varie généralement entre 2,5 à 3,2 cm.

- Ces stigmates, particulièrement odorantes, sont utilisés en cuisine comme assaisonnement ou comme agent colorant. Poétiquement appelé « or rouge », le safran est l'épice la plus chère au monde.

- Connu en Grèce, il y a déjà elle 35 siècles, le safran s'est ensuite répandu au Moyen Orient. Certaines sources signalent sa présence dans le plateau Iranien où il était dénommé « Zarparan », un terme signifiant à la fois, or, plume ou stigmate.

- Ses propriétés font du safran un ingrédient fortement prisé pour de nombreuses spécialités culinaires dans le monde. Il possède également des applications médicales.

 

 

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