2e Festival du cinéma maghrébin : Avant-première de "Les terrasses" de Merzak Allouache

Une fiction, intitulée "Les terrasses", souhaitant par sa démarche montrer la vie cachée de la ville d’Alger à travers ses terrasses et ce qui s’y passe, a été présentée dimanche soir à Alger en avant-première maghrébine par son réalisateur, Merzak Allouache.

Très attendue par le public qui s’est exceptionnellement déplacé en grand nombre, cette dernière £uvre du réalisateur de "Omar Gatlato", de "Chouchou" et de "El Taib" (Le repenti), a été projeté en compétition officielle du second Festival d’Alger du cinéma maghrébin qui se tient depuis mercredi.

Se rapprochant à peine d’un film choral qui met en scène plusieurs petites histoires qui devraient interagir ou se croiser, "Les terrasses" relate une journée passée sur cinq terrasses dans différents quartiers populaires de la capitale.

Comme dans des courts-métrages, le réalisateur montre une terrasse servant de logement à une famille au passé trouble, une autre transformé en studio de répétition pour de jeunes musiciens, ou encore de cabinet de consultation pour un charlatan.

En plus sur ses terrasses un individu retient son frère en otage et le torture pour une vague histoire d’héritage, une jeune femme se suicide après avoir été battue par son frère, un vieil homme un peu perturbé est retenu enchaîné dans une niche par sa famille et des extrémistes religieux se réunissent pour prêcher et organiser leur trafic de drogue.

Rythmées par les cinq appels à la prière de la journée, ces cinq histoires indépendantes ont le mérite d’offrir à partir des terrasses de magnifiques plans de la baie d’Alger, mais aussi de montrer une ville qui étouffe et des quartiers qui tombent en ruine comme la Casbah.

Autant de récits à peine amusant pour un public qui "a pris tout ces clichés sous l’angle de la dérision" sans chercher une quelconque crédibilité à ces faits divers qui restent quand même assez violents avec six morts pour une fiction légère de 91 mn.

Quelques têtes connues du cinéma algérien se sont succédées à l’écran à l’instar de Salima Abada, Nabil Asli, Adila Bendimered, Hacen Benzerari ou Mourad Khan pour une £uvre certes apprécié par le public pour le côté divertissant mais dont le discours et l’écriture restent "légers et flous".

Dans l’écriture de ce film les petites histoires restent indépendantes sans jamais se croiser ou interagir ce qui a ajouté de l’ambiguïté au scénario, en même temps le scénariste et réalisateur de l’oeuvre Merzak Allouache, a chargé cette fiction en survolant à peine tout ce qu’il a jugé être un problème de société (toxicomanie, précarité, violences faites aux femmes, terrorisme, logement,à).

Inauguré mercredi, le 2e Festival d’Alger du cinéma maghrébin se poursuivra jusqu’au 11 juin à la salle El Mouggar et à la cinémathèque d’Alger avec encore deux journée de compétition dans trois catégories avant de dévoiler le verdict du jury.

 

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