Libye : première session du nouveau Parlement à Tobrouk

Les députés de l'assemblée parlementaire issue des élections du 25 juin en Libye ont tenu, hier, leur première session à Tobrouk, loin de la capitale, en raison des violences persistantes entre milices rivales, dans un climat de profondes divergences politiques entre courants islamiste et nationaliste.

Les élus islamistes et leurs alliés de la ville de Misrata ont boycotté la cérémonie la qualifiant d'anticonstitutionnelle. Ils estiment que c'était au président du Congrès général national, le Parlement sortant, de convoquer cette réunion.

M. Abou Sahmein avait invité les députés à Tripoli pour une passation de pouvoir, mais cette cérémonie a été annulée, le président du CGN se contentant de lire un communiqué en début de soirée pour dénoncer la réunion de Tobrouk, « contraire à la Constitution ».

La présence de représentants de la Ligue arabe, de la mission de l'ONU en Libye et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), semble toutefois avoir légitimé la réunion inaugurale de Tobrouk.

Après une cérémonie protocolaire retransmise à la télévision nationale, les députés ont prêté serment. Ils se sont réunis à nouveau dans la soirée pour élire le président de la Chambre des représentants.

C’est M. Aguila Salah Issa, un député de la ville d'Al-Qobba, dans l'est Libyen qui a été élu président de cette Chambre, selon des images de la télévision privée Libya Awalan.

Méconnu du grand public, M. Issa, un juriste qui ne revendique aucune appartenance politique, a occupé plusieurs postes dans le système judiciaire en Libye.

Neuf candidats s'étaient présentés pour le poste. M. Issa l'a finalement emporté au terme d'un deuxième tour devant Abou Bakr Biira, qui a présidé, hier, la réunion inaugurale du nouveau Parlement.

Au moment ou les membres du Parlement tenaient leur réunion, les combats faisaient toujours rage à Tripoli entre les milices rivales au sud et à l’ouest de Tripoli.

Depuis la chute de Kadhafi, en 2011, les autorités ne parviennent pas à contrôler les dizaines de groupes armés composés d'ex-rebelles qui font la loi dans le pays en l'absence d'une armée et d'une police bien structurées et entraînées.

Les espoirs se portent désormais vers le nouveau Parlement, qui aura pour lourde charge de rétablir l'ordre et l'autorité de l'Etat.

  

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