Les opposants à une révision constitutionnelle qui devrait permettre le maintien au pouvoir du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, se sont massivement mobilisés, aujourd’hui à Ouagadougou.
« Notre marche est déjà un succès énorme, phénoménal », a affirmé Zéphirin Diabré, le chef de file de l'opposition. Me Bénéwendé Sankara et Ablassé Ouédraogo, deux présidents de partis d'opposition ont, de leur coté, évalué le nombre de protestataires à un million.
Un cortège, massif, s'est ébranlé vers 9H30 (locales et GMT), alors que la place de la Nation, point central de la capitale, débordait de monde jusque dans les rues adjacentes.
Selon un correspondant de l'AFP, la fréquentation est bien supérieure à celle de la précédente marche du 23 août, qui s'étendait sur plusieurs kilomètres, et pour laquelle l'opposition revendiquait plus de 100.000 participants.
Les protestataires arboraient des milliers de pancartes hostiles au régime, sur lesquelles on pouvait lire : « Judas, libérez les lieux », « Blaise dégage » ou encore « Article 37 intouchable ».
« C'est le dernier avertissement que nous lançons à Blaise Compaoré pour qu'il retire, dès aujourd'hui, » le projet de loi de modification de la Constitution, a lancé Zéphirin Diabré.
L'Assemblée nationale devrait examiner, jeudi, un projet de loi gouvernemental controversé, visant à réviser l'article 37 de la Loi fondamentale pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
Blaise Compaoré, arrivé à la tête de l’Etat, en 1987, par un putsch, terminera l'an prochain son deuxième quinquennat (2005-2015) après avoir effectué deux septennats (1992-2005).