Il y a 13 années, survenaient les inondations meurtrières de Bab El Oued

Le 10 novembre 2001, de dévastatrices inondations alimentées par un violent orage ont dévalées, en flots puissants et continus, des hauteurs du quartier de Bab El Oued, tout le long de la route du Frais Vallon, emportant sur leur passagers des centaines de véhicules et se soldant par la mort de plus d’un millier de personnes et de dizaines de disparus.

L’émission « C’est en clair », de la radio Chaine III de la Radio Algérienne, a consacré un numéro spécial à ces événements douleureux, par le biais d’un reportage sur cette terrible tragédie, donnant la parole à des témoins qui l’ont vécu.

L’un de ces derniers raconte que les flots tumultueux descendant des hauteurs de cet important quartier d'Alger, se sont scindés en trois puissants torrents charriant cadavres et matériaux divers et s’engouffrant avec violence dans des maisons avant de terminer leur course meurtrière dans la mer toute proche. « Il y avait, dit-il, des centaines de corps, certains disloqués, flottant à la surface de l’eau ».

Un autre témoin signale que les trombes d’eau boueuse ont atteint, en certains endroits du quartier, des seuils variant de 4 mètres à 5 mètres de hauteur. « Parmi les cadavres d’être humains, se rappele-t-il, il y avait aussi ceux d’animaux tels des ânes, des moutons, des chèvres et des poulets ».

Approché à son tour, Hadj Mohamed, une autre personne se souvient qu’il a perdu beaucoup d’amis et de voisins lors de cette sinistre journée. « Près de l’endroit où j’habite, dit-il, nous avons relevé la mort d’au moins une quinzaine de personnes,dont quatre membres d’une même famille ».

Un intervenant tiendra, pour sa part, outre aux éléments des services de sécurité, intervenus en force pour assister les personnes en détresse, à saluer la solidarité qui s’est manifestée à ce moment de la part de très nombreux jeunes, en particulier, pour secourir des personnes en périls, transporter les blessés vers les hôpitaux, et recueillir les cadavres des personnes décédées.   

Mais en dehors des témoignages de ceux qui ont eu à vivre ce terrible évènement, qu’est ce qui a changé, depuis lors, pour protéger ce quartier populeux de la capitale contre la survenue de pareille situation ?

Un responsable de la commune de Bab El Oued parle

Sid Ali Labadi, le chargé de la formation et de la communication de la commune de Bab El Oued indique que le 10 novembre de chaque année il est organisé une cérémonie du souvenir en mémoire des victimes de ce « Samedi noir ».  

Concernant les actions entreprises pour prévenir la survenue d’une nouvelle catastrophe, cet édile indique que de trés importants travaux d’aménagement des bassins versants ont été entrepris dans les communes de Chéraga et de Hammamet.

« Ils se sont traduits, dit-il, par l’aménagement, tous les dix mètres, de larges avaloirs tout le long du tracé de l’Oued Kreich, enfermé dans une large canalisation, jusqu’à la façade maritime ainsi que l’installation de pompes à gros débit appelées à se déclencher automatiquement en cas de puissants débits d’eau ».

Mais en tout état de cause, rappelle M. Labadi, « seuls le sens civique et la vigilance des citoyens et des commerçants sont à même d’éviter que ne se reproduise la malheureuse situation que nous avons eu à vivre parle passé ».

 

 

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