Décès du comédien Kaci Tizi Ouzou à l'âge de 83 ans

Le comédien algérien Hamid Lourari, plus connu sous son nom d'artiste Kaci Tizi Ouzou, est décédé mercredi en début de soirée à Alger, à l'âge de 83 ans, des suites d'une longue maladie, a-t-on appris auprès de l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (Onda).

Né en 1931 à Béni Ourtilane (Sétif), Hamid Lourari, qui a marqué le paysage culturel algérien par ses sketchs satiriques à la télévision et à la radio, s'est éteint à l'hôpital de Birtraria à Alger. 

 

Plusieurs fois hospitalisé depuis son admission pour la première fois en 2006 à l’hôpital de Koléa, Kaci Tizi Ouzoul endurait, seul, la douleur d’une maladie chronique et l’amertume d’être laissé et abandonné dans sa chambre ou il a passé des mois cloué sur son lit à l’hôpital.

En dépit des maux qu’il a traînés durant des années depuis son admission au service de la chirurgie, il ne cachait pas son enthousiasme, son humour et son humilité face à ses visiteurs, en majorité des fans, tant à l’hôpital que chez lui.

Ce monument, natif de Béni Ourtilène, avait vécu, en sa qualité de militant de la cause nationale avant l’indépendance du pays, d’une part, et d’autre part dans le domaine culturel après le 5 juillet 1962.

Il ne se passait pas une célébration de date historique sans que la voix de Si Kaci Tizi ne soit associée. Et ce n’est pas par hasard si l’artiste était invité à chacune des commémorations. La dernière en date était celle de la célébration du 52e anniversaire du déclenchement de la Révolution.

« Dites-moi mon fils, moi qui me suis sacrifié pour mon Algérie durant ma jeunesse et ayant fait rire des dizaines de millions d’Algériens durant des décennies, soit au total 55 ans de ma vie, je ne trouve pas quelqu’un qui puisse me faire rire aujourd’hui », s’interroge-t-il devant les journalistes.

Son regard ne pouvait pas dissimuler sa tristesse et son inquiétude à son état qui se dégradait d’année en année. Attendant vainement une suite à ses appels SOS pour bénéficier d’une prise en charge à l’étranger pour se faire soigner, il n’a pas perdu espoir et confiance, jusqu’au dernier souffle.

 Arrivant difficilement à se retourner dans son lit, Aâmi Kaci pleurait fort ses écris vains ». Une image inimaginable. Pour notre artiste, « il y a parfois des circonstances qui exigent des prises en charge à l’étranger pour être guéri », s’exclamait-il avec amertume.

Aâmi Kaci n’a quand même pas perdu son humour pour fustiger les opportunistes qui continuent à sucer le pays, allusion faite aux artistes qui n’honorent pas leur devoir en demandant des cachets imaginaires. Il reconnaissait néanmoins qu’il existe toujours des enfants du pays qui reconnaissent les artistes qui se sont dévoués pour l’art et la patrie.

Il brandissait à qui veut l’entendre, en signe de détresse, les hommages qui lui ont été rendus par différent Festivals du rire depuis Bou Ismaïl en 1999 à Sétif, et bien d’autres en passant par toutes les escales de l'humour algérien.

Le mépris et l’indifférence lui ont fait très mal.  Retranché en silence, Aâmi Kaci replonge dans l’isolement volontaire en attendant le destin fatal. Les médicaments prescrits ne servent qu’à atténuer la douleur, il a délivré mercredi son âme blessée et les yeux en larmes.

Allah yerahmek Si Kaci, repose en paix. 

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