Révélations d’un officier de la DGSN : 180.000 actes criminels sont enregistrés annuellement, plus de la moitié sont commis par voie de violence

Le phénomène de la violence urbaine a été le sujet phare développé, ce matin, durant l’émission l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne. On y apprend que quelque 180.000 infractions sont répertoriées annuellement.

L’invité du jour, le commissaire principal, Chaabane Soualhi, chef du service de recherche et d’analyse criminelle à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) signale que 170.000 à 180.000 infractions sont enregistrées annuellement, « soit 300 à 400 pour 100.000 habitants ». Il indique, ensuite, que plus de la moitié des actes criminels répertoriés sont commis par voie de violence.

L’invité rappelle, d’autre part, qu’il a été constaté au cours des deux dernières années, une augmentation « d’environ 2% » de la criminalité résultant, selon lui, de l’action « proactive » des services de police. Il n’en observe pas moins qu’il existe une criminalité latente qui n’est pas affichée ou que les citoyens ne veulent ou n’osent pas dénoncer.

Parmi les cas de criminalité les plus courants, le commissaire Soualhi fait état des atteintes aux personnes à travers les coups et blessures volontaires, (45% du volume de ce phénomène soit 80.015 infractions).

Relevant l’amplitude du trafic de drogue en Algérie et, partant, de sa consommation par les jeunes, le représentant de la DGSN souligne les causes à effet de ce problème. « Nous avons, précise-t-il, enregistré 9.856 infractions à la législation des stupéfiants (détention et consommation soit 6% du volume global de la criminalité), venant en 3ème position après les atteintes aux personnes et aux biens ».

Chaabane Soualhi rejette, d’autre part,  l’idée qu’il puisse exister des gangs organisées, dirigés par des chefs, ayant la main mise sur un « territoire » et s’adonnant au trafic de drogue ou de véhicules. « On est, dit-il, très loin de cela, parce que dés qu’intervient la police et la justice, la situation s’estompe immédiatement ».

Pour cet officier de police, ce type de violence n’est pas un fait nouveau en soi. « Il s’agit, dit-il, d’une situation qui a toujours existé » expliquant sa croissance par celle de la population « assez dense » en milieu urbain, induisant, parfois, des relations tendues entre citoyens.

Des facteurs déclenchant de cette criminalité, pour ce qui concerne, en particulier, la population juvénile, il énonce des faiblesses de l’autorité parentale, l’échec scolaire, les tensions sociales à l’intérieur des foyers et l’oisiveté.

Pour prévenir ces crimes, il estime que parmi les actions de prévention restant à développer, il considère que la police de proximité pourrait être d’un grand apport pour lui permettre, notamment, de détecter les jeunes déviants « et d’anticiper sur leur comportement ».

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