Mohamed Yassine Ferfera, DG du CREAD à la Chaine 3 : La chute du brut est conjoncturelle, mais... il faut faire vite

«La baisse des prix du pétrole sur le marché mondial est conjoncturelle», tel est l'analyse de Mohamed Yacine Ferfera, directeur général du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD),  lors de son passage, ce matin, dans l’Invité de la rédaction de la radio Chaine 3.

De l’avis du premier responsable du CREAD, les prix de l’or noir vont «rebondir à court terme». «La guerre des prix fait que le baril tombent en dessous des 55 dollars, mais à ce rythme tous les investissements dans le non-conventionnel deviennent très rapidement non-rentable» a-t-il observé, en citant, à titre d’exemple, la réaction de la multinationale américaine «Statoil» qui vient de réviser ses investissements dans le gaz de schiste.

Selon l’invité de la Chaine 3, l’Algérie pourra bien résister, pendant quelques années, à un éventuel crash pétrolier, compte tenu de ses réserves de changes et de la structure de l’économie nationale. «Si c’est vrai que 95% de nos recettes extérieures proviennent du secteur pétrolier, j’observe que ce secteur ne représente que 35 à 37% du PIB», a-t-il nuancé. Loin de toute illusion, M. Ferfera, a, cependant, expliqué que si les prix du baril ne vont pas retrouver leur place sur la bourse mondiale, des pays, dont l’Algérie, risquent d’en souffrir. «Avec un prix à moins de 80 dollars c’est tous les indicateurs macro économique qui vont virer au rouge», a-t-il déclaré.

«Il faut faire vite, mais pas dans la précipitation»

En effet, les recettes pétrolières représentent un segment important pour le fonctionnement de l’économie nationale. Pour juguler les effets néfastes d’un éventuel crash pétrolier sur le pays, le directeur général du CREAD insiste sur l’engagement d’une stratégie cohérente et accélération du rythme des réformes pour développer l’économie nationale. «Il faut faire vite, mais pas dans la précipitation». En plus des recommandations coutumières (lutte contre la bureaucratie, flexibilité, amélioration du climat des affaires) portées par les défenseurs du patronat, M. Ferfera plaide en faveur d’une nouvelle démarche visant à «casser les dynamiques rentières», briser le secteur informel et les pratiques informelles et à encourager les producteurs nationaux, particulièrement dans le secteur de l’agriculture. 

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