Yousfi : "L’OPEP doit baisser sa production pour corriger les déséquilibres du marché"

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) doit baisser sa production pour corriger les déséquilibres du marché pétrolier, en déprime depuis juin dernier, a indiqué samedi le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi.

"L’OPEP doit (intervenir) pour corriger (les déséquilibres) du marché par la baisse de sa production", a déclaré le ministre lors d’un point de presse animé à l’issue de sa visite au premier forage de gaz de schiste en Algérie dans le bassin d’Ahnet (Tamanrasset).

M. Yousfi a expliqué que l’Algérie ne partageait pas la position des gros producteurs au sein de l’organisation, selon laquelle l’OPEP doit cesser d’intervenir pour réguler le marché et de le laisser se stabiliser de lui-même.

"Ce n’est pas notre avis. Pour nous l’OPEP doit intervenir pour corriger les déséquilibres, en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres", a-t-il dit.

Sans les nommer, le ministre a expliqué que ces gros producteurs ont adopté cette position de crainte de voir les pays non membres de l’organisation monter en puissance grâce à une explosion de la production de pétrole de schiste.

Selon lui, ces gros producteurs ont défendu leur position par le fait que les baisses opérées par l’organisation par le passé ont toujours profité aux pays non membres de l’OPEP qui gagnaient des parts de marché supplémentaires à leurs dépens.

Ces pays évoquent également la montée du pétrole de schiste américain qui a raflé d’importantes parts de marché lorsque les prix étaient élevés, a enchaîné le ministre en indiquant que le marché s’est retrouvé avec un surplus de production provenant des pays non membres de l’OPEP.

En 2014, la production des pays non membres de l’OPEP a progressé de deux millions de barils/jour, alors que la croissance de la demande mondiale de pétrole atteignait à peine un (1) million de barils /jour, accentuant davantage les tensions sur le marché.

 

"Malheureusement nous n’avons pas été suivis dans cette voie. Il y des considérations (des gros producteurs) comme celles que je viens d’évoquer, il peut y avoir d’autres", a enchaîné le ministre en faisant allusion à des facteurs géostratégiques qui pourraient avoir influé sur l’évolution des cours de brut depuis juin passé.

Il a estimé, à ce titre, qu’il était nécessaire de maintenir le dialogue au sein de L’OPEP et aussi avec les autres pays non membres de l’Organisation car les objectifs de ces producteurs sont les mêmes.

Côté prévision, le ministre citant des anticipations d’analystes, a indiqué que les cours pourraient évoluer entre 60 et 70 dollars en 2015 avec une possibilité d’augmenter davantage durant le quatrième trimestre de l’année prochaine et d’atteindre les 80 dollars en 2016.

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