Yémen : la coalition conduite par l’Arabie Saoudite poursuit ses bombardements pour la 4e journée consécutive

Conférence de presse du général saoudien Ahmed Asiri, porte-parole de la coalition.

La coalition militaire arabe conduite par l'Arabie saoudite poursuivait dimanche ses frappes pour la quatrième journée consécutive, faisant 15 morts côté rebelles dans l'ouest de la capitale yéménite Sanaa, dans une tentative visant à stopper la progression des milices houthies qui tentent d'avancer vers Aden, la grande ville du sud.

Les avions de la coalition ont pris pour cible dans la matinée le QG de la Garde républicaine yéménite, alliée à la rébellion des Houthis, à Soubaha, dans l'ouest de Sanaa, tuant quinze soldats.

L'aviation de la coalition initiée pour défendre le gouvernement légitime du Yémen et empêcher le mouvement houthi de prendre le contrôle du pays, a également bombardé de nuit la piste de l'aéroport de la capitale yéménite, la mettant hors service.

"C'est la première fois qu'ils bombardent la piste" de l'aéroport de Sanaa depuis le début jeudi de l'opération, a affirmé une source aéroportuaire.

Ces raids ont "détruit la plupart" des missiles qui étaient aux mains des miliciens chiites Houthis et de leurs alliés, a affirmé samedi le porte-parole de cette coalition, le général saoudien Ahmed Assiri.

"Nous pensons avoir détruit la plupart de ces capacités, mais nous continuerons à viser ces missiles, où qu'ils soient", a ajouté le général saoudien.

L'intervention militaire qui a été lancée jeudi pour venir en aide au président Abd Rabbo Mansour Hadi qui a estimé que cette opération est "un test pratique pour une force arabe unie devenue une exigence afin de protéger durablement la sécurité des Arabes".

Dans le cadre de cette intervention, l'Arabie Saoudite a mobilisé quelque 150.000 militaires et dix avions de combat alors que les Emirats Arabes Unis ont engagé 30 avions de combat, Bahreïn et Koweït 15 appareils chacun et le Qatar 10, selon des médias.

Outre les pays du Golfe, l’Arabie saoudite est soutenue dans son intervention militaire au Yémen par  l'Egypte, la Jordanie, le Soudan, le Pakistan et le Maroc.

Le Royaume-Uni a annoncé qui allait apporter une aide technique aux Saoudiens, alors que les Etats-Unis ont décidé de fournir un soutien en logistique et en renseignement. 

Confusion à Aden    

A Aden, la confusion régnait depuis le début de l'opération arabe jeudi. Les Houthis continuaient de progresser vers cette ville du sud et les affrontements pour le contrôle de l'aéroport s'intensifient. 

Dimanche, au moins 20 personnes ont été tuées dans des affrontements armés" qui opposent depuis quatre jours des comités de défense de quartiers aux miliciens chiites houthis qui ont fait leur apparition dans les rues d'Aden.

Quatorze corps carbonisés ont été retirés la veille d'un dépôt d'armes portant le bilan des violences dans cette ville à près de 100 morts.

Cette ancienne capitale du Yémen du Sud a plongé dans le chaos après le départ jeudi pour l'Arabie saoudite du président Hadi, dont le retour au pays n'est pas envisagé avant que la situation ne se soit améliorée, a précisé le ministre yéménite des Affaires étrangères, Riyadh Yassin.  

La campagne aérienne pourrait durer jusqu'à six mois

L'opération baptisée "tempête décisive" pourrait durer jusqu'à six mois, ont affirmé des responsables diplomatiques du Golfe.

Le roi d'Arabie saoudite Salmane Ben Abdelaziz a promis de poursuivre l'intervention aérienne "jusqu'au rétablissement de la sécurité au Yémen en proie à un chaos grandissant depuis des mois.

Initialement, Ryadh et ses alliés avaient tablé sur une campagne aérienne d'un mois, mais "cela pourrait durer cinq à six mois", a estimé un responsable, tout en se félicitant des résultats des raids lancés depuis jeudi, qui ont permis notamment, selon lui, de détruire 21 missiles Scud.

Ban ki-moon et l'ex président Al Abdallah Salah appellent à l’arrêt de l’intervention militaire

Face aux opérations de la coalition, l'ex président Al Abdallah Salah a appelé les chefs d'Etat arabes à faire cesser les raids et à favoriser "une solution pacifique au conflit qui ne peut pas être réglé par les frappes".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a également appelé samedi à une résolution "pacifique" du conflit.

Le Yémen s'est enfoncé dans la guerre ces derniers jours avec des avancées de la rébellion chiite et ses alliés vers Aden, deuxième ville du pays, dans le sud.

Signe de l'insécurité croissante, des centaines d'employés étrangers dont des employés de l'ONU, d'ambassades et de société étrangères ont été évacués de Sanaa par voie aérienne.  

Arabie saoudite