Descentes policières dans les marchés informels de devises : chasse à la fausse monnaie ou action d’éradication ?

Plusieurs quotidiens nationaux font état, ce lundi, de descentes de police opérées, la veille, dans les marchés informels de devises, en particulier à proximité du square Port-Saïd, en plein centre de la capitale, et à Hussein Dey, en proche banlieue.

Le journal El Watan croit savoir que cette action des services de sécurité est intervenue des suites de la découverte d’un vaste trafic de fausse monnaie après qu'ils aient mis la main sur quelque 30.000 euros en coupures contrefaites.

Cette publication affirme que ces descentes n’ont aucun lien avec l’activité informelle de change de devises « tolérée par les autorités ». Citant ses « sources », elle indique que les investigations de la sûreté de wilaya d’Alger n’ont pas encore pu déterminer comment ces faux billets ont pu alimenter ces marchés informels. 

Signalant que l’opération policière s’était soldée par une « dizaine d’arrestations », le quotidien Liberté, se référant, lui aussi, à une « bonne source » affirme, pour sa part, que l’opération d’hier « traduirait une volonté politique » d’éradiquer le marché informel de la devise, jusque-là « illégal mais toléré ».

Un peu plus loin, il se demande si les cambistes informels ne devraient pas leur infortune au reflux des recettes pétrolières « qui a contraint le gouvernement à l’austérité financière ».

Approché par Liberté, Abderrezak Trabelsi, Délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), chiffre entre 3 à 5 milliards de dollars les sommes en devises échangées sur le marché parallèle de la devise. Il estime qu’il s’agit là de la « plus grande plaie » du pays qu’il qualifie de massacre porté à l’économie. 

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