Réforme du Conseil de sécurité de l'ONU : l'Afrique revendique une voix, un veto et une représentation "plus juste"

Depuis plusieurs années, l'Afrique n'a eu de cesse de dénoncer l'"injustice historique" qui continue à priver le continent de siéger au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, en tant que membre permanent jouissant du droit de veto, et l'élargissement des sièges de membres non permanents à plus de 10 membres élus par l'Assemblée générale chaque deux ans. Après 70 ans de sa fondation, l'Afrique revendique une voix, un veto et une valorisation de son poids géostratégique. 

Pour les leaders africains, la plupart des dossiers traités par le Conseil de sécurité ont un "rapport direct" avec leur continent, d'où l'importance de sa réforme pour lui permettre d'être "authentiquement représentatif" de la volonté internationale.

Pour ce faire, les chefs d'Etat africains ont appelé à ce que leur continent soit représenté au sein du Conseil de sécurité par sept membres dont deux permanents avec droit de veto. Une revendication qui a été adoptée en 2005 par le "Consensus d'Ezulwini" pour une participation "plus juste, plus équilibrés et plus représentative" de l'Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies, afin de pouvoir assumer "pleinement" son rôle dans la promotion de la paix dans le monde.

L'Afrique veut être "pleinement représentée" dans tous les organes de prise de décisions de l'ONU, particulièrement au Conseil de sécurité, qui est le principal organe de prise de décisions de l'ONU pour les questions liées à la paix et à la sécurité internationales.

L'Afrique estime également que les critères de sélection des membres africains au sein du Conseil de sécurité sont des questions internes qui relèvent du ressort de l'UA et qui doivent prendre en compte la nature et la capacité de représentation des pays choisis.  

Le sommet du comité des dix chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, prévu samedi à Livingstone (Zambie), doit se pencher justement sur l'évaluation d'étape du processus engagé pour la réforme du Conseil de sécurité à la lumière de l'"intensification" des consultations intergouvernementales en prévision de l'échéance du 70ème anniversaire de la fondation des Nations unies.

Il convient de rappeler que le Comité des dix a été institué par l'UA en 2005 aux fins de promouvoir et défendre la position africaine commune sur la réforme du Conseil de sécurité.

Il est composé de l'Algérie, la Libye, le Sénégal, la Sierra Leone, la Namibie, la Zambie, le Kenya, l'Ouganda, la Guinée Equatoriale et le Congo.

Chacun de ces pays a été chargé d'une mission auprès des pays membres permanents du Conseil de sécurité pour faire entendre la voix de l'Afrique.

Début de la réunion préparatoire au sommet du C10 de l'UA à Livingstone

Les travaux de la réunion ministérielle préparatoire au sommet du Comité des dix chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (C10) sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies ont débuté vendredi à Livingstone (Zambie) en présence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, chargé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika de le représenter à ce sommet, prévu samedi.

Les chefs de la diplomatie du C10 de l'UA composé de l'Algérie, la Libye, le Sénégal, la Sierra Leone, la Namibie, la Zambie, le Kenya, l'Ouganda, la Guinée Equatoriale et le Congo procèderont à l'examen des derniers développements des négociations intergouvernementales à New York et l'état de mise en oeuvre des conclusions du sommet tenu à Oyo (Congo) en mai 2015.

Ces négociations sont dirigées par le représentant permanent de la Jamaïque à New York et président des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, Courtenay Rattray.

La commission ministérielle se penchera également sur l'examen des démarches de promotion de la position africaine commune, dites aussi "consensus d'Ezulwini" auprès du groupe des 5 permanents du Conseil de sécurité.

Le Consensus d'Ezulwini, adopté en 2005, a appelé à ce que le continent africain soit représenté au Conseil de sécurité par sept membres dont deux permanents avec droit de veto.

En outre, le comité ministériel déterminera la démarche à suivre et arrêtera la position de l'Afrique concernant cette question durant l'année 2015 qui sera marquée par la célébration du 70ème anniversaire de l'ONU.

Le document qui conclura cette réunion sera soumis au sommet du C10 pour examen et adoption avant d'être soumis au sommet de l'UA prévu en juin prochain en Afrique du Sud.

Une fois validée par l'UA, le rapport deviendra, de fait, un document de référence. 

APS

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