Tsipras : la Grèce pourra répondre aux exigences de ses créanciers avant dimanche

La Grèce réussira à répondre aux exigences de ses créanciers pour parvenir à un accord sur une nouvelle aide financière, avant la date butoir de dimanche, fixée par les dirigeants de la zone euro, lors d'une réunion extraordinaire, Athènes n'ayant pas fait mardi de propositions concrètes de réformes, par écrit, lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro.

"Ne laissons pas l'Europe se diviser", a indiqué le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, dans un discours devant le Parlement européen de Strasbourg, s'affirmant "confiant" dans le fait que "dans les deux ou trois prochains jours" son pays "réussisse à répondre à (ses) obligations dans l'intérêt de la Grèce et de la zone euro".

Les dirigeants de la zone euro se sont en effet donnés jusqu'à dimanche pour décider sur un nouveau programme d'aide, sans lequel la Grèce, dont les caisses sont vides et les banques fermées, risque de devoir quitter la zone euro.

Au lendemain de l'ultimatum lancé par les dirigeants européens, la Grèce a adressé à la zone euro une nouvelle demande d'aide financière, portant sur un nouveau programme en échange de réformes sur trois ans.

Le "programme complet" promis par Alexis Tsipras devra être envoyé à ses partenaires avant jeudi minuit, puis examiné par les créanciers et soumis aux ministres des Finances de la zone euro convoqués samedi.

Pour le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, un accord avec la Grèce dépend de la capacité d'Athènes à présenter des propositions de réformes crédibles aux yeux de ses partenaires de la zone euro.

Celles-ci vont être étudiées par les créanciers de la Grèce (UE et FMI) avant d'être soumises aux ministres des Finances de la zone euro, qui doivent donc se réunir samedi.

Si les institutions, puis les ministres, estiment qu'il s'agit d'une base suffisante, les dirigeants européens peuvent officiellement donner le coup d'envoi des négociations sur ce nouveau programme d'aide dimanche, lors d'un sommet exceptionnel à 28 à Bruxelles.

Dans le cas contraire, cette réunion pourrait se transformer en sommet de crise alors qu'une sortie de la Grèce de la zone euro est ouvertement évoquée. "Notre incapacité à trouver un accord pourrait conduire à la faillite de la Grèce et à l'insolvabilité de son système bancaire.  Ce sera bien sûr le plus douloureux pour le peuple grec. Je redoute que ça affectera également toute l'Europe au sens géopolitique. Si quelqu'un a certaines illusions que ça n'arrive pas, il est naïf", a indiqué mercredi le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Faute d'accord, le "Grexit" ne peut pas être exclu, avertit de son côté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Les dirigeants européens ont déjà préparé "un scénario détaillé" au cas où la Grèce devait sortir de la zone euro, a-t-il dit.

"D'ici à dimanche, une solution doit être trouvée, je crois qu'elle peut l'être (...) Oui, un accord est possible, oui il est nécessaire", a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision publique française France 2. "La balle, elle est clairement dans le camp des autorités grecques", a-t-il ajouté.

Le sommet des dirigeants et chefs d'Etats de l'eurozone a été convoqué après le rejet des Grecs, dimanche dernier, des exigences de ses partenaires internationaux (Commission  européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), pour obtenir une nouvelle assistance financière.

Selon des sources gouvernementales à Athènes, la partie grecque demanderait un programme d'aide d'une valeur de 19 milliards d'euros (32 milliards de dollars) via le Mécanisme européen de stabilité (MES), alors que plusieurs de ses partenaires européens préfèrent un accord transitoire de plusieurs mois en échange de la mise en place rapide de réformes, une sorte de test avant qu'un accord global ne soit discuté.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a fait savoir que l'Eurogroupe devait examiner de "manière urgente s'il est possible d'établir une base afin de chercher un accord qui respecte les engagements existants et nos règles communes", et "assurer la stabilité financière de l'ensemble de la zone euro".

La date butoir pour trouver un accord ultime prendra fin cette semaine, a-t-il souligné.

APS

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