L'adoption de l'ONU de la résolution anti-EI, compatible avec l'approche algérienne

L'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution appelant à l'action contre l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech), a été saluée par plusieurs pays notamment l'Algérie qui a réaffirmé la nécessité d'une "réponse globale", appelant les pays à s'unir entre eux.

A la suite de récents attentats terroristes commis dans différentes capitales du monde, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité vendredi une résolution proposée par la France, permettant tous les Etats qui le peuvent à "prendre toutes les mesures nécessaires" pour lutter contre l'EI.

La résolution condamne les attaques à Paris, mais aussi celles qui ont été menées depuis début octobre par Daech à Sousse (Tunisie), à Ankara, Beyrouth ou contre un avion russe au-dessus de l'Egypte.

Elle a été votée au moment où à Bamako une prise d'otages dans un hôtel a fait au moins 27 morts selon les autorités maliennes. 

A cet effet, les pays sont invités à "redoubler d'efforts et à coordonner leurs initiatives afin de prévenir et stopper les actes terroristes commis spécifiquement" par Daech, ainsi que par d'autres groupes extrémistes associés à Al-Qaïda.

A travers cette résolution, la guerre contre le terrorisme sous toutes ses formes est annoncée. L'initiative a été fortement bien accueillie par plusieurs pays notamment la Grande Bretagne et la France qui ont salué "le vote",  appelant à une amplification et une action décisive pour éradiquer Daech.

                      L'Algérie pour une "réponse globale et unie"

Toujours soucieuse quant à la sécurité nationale et régionale, l'Algérie à travers le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a soutenu la résolution avant même son adoption.

En effet, dans une interview accordée au quotidien français le Monde le Premier ministre Abdelmalek Sellal a estimé qu’aller aux Nations unies est la "meilleure solution", faisant référence à la proposition de la France.

"Nous pensons qu’il faut une réponse globale du monde civilisé face au phénomène Daech. Je sais que le président Hollande veut saisir l’ONU pour qu’une résolution sur la lutte contre le terrorisme soit adoptée", a-t-il dit au quotidien.

L'Algérie a, par sa forte expérience dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Maghreb,  jugé "nécessaire" que l’ensemble des pays "jouent le jeu dans cette affaire".

Cette position va dans le même sens de plusieurs pays, qui appellent à une union  pour contrer  l'organisation terroriste, jugeant "impératif que les pays s’unissent pour le combattre et pour rétablir les équilibres", ajoutant qu’il faut avoir cette vision "globale" et "se mettre d’accord pour que chaque pays fasse de la lutte contre le terrorisme sa première priorité".

Samedi, le président russe Vladimir Poutine a joint sa voix aux autres appelant à une "large coopération internationale" car "c'est la seule façon de faire face à cette menace".

Dans le même contexte, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a fait savoir que l'"approche algérienne dans ce cadre constitue désormais un modèle mondial ...", ajoutant que l'Algérie a toujours était présente lorsqu'il s'agissait de la coordination entre les Etats et avec les Nations Unies".

L'Algérie avait proposé, lors du sommet du Conseil de paix et sécurité de l'UA de Nairobi en 2013, la tenue d'une conférence africaine en 2016 sur le financement du terrorisme visant à "inscrire la question du tarissement des sources de financement du terrorisme dans l'agenda de la prochaine Assemblée générale de l'ONU et négocier un protocole supplémentaire dans la convention de lutte antiterroriste relatif au financement du terrorisme".      

L'initiative algérienne a pour objectif, selon M. Messahel, d"introduire les sources de financement du terrorisme dans la convention des Nations Unies de lutte antiterroriste qui doit être adaptée aux développements survenus dans le monde".

APS

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