Le projet de loi relatif aux violences faites aux femmes devant le Sénat : premières réactions favorables

Près de dix mois après son adoption par l’APN, le projet de loi modifiant et complétant le code pénal, a été présenté, hier, devant le Sénat. Contrairement aux débats houleux de l’APN, où les députés islamistes ont créé la polémique, prétextant que la réforme est contraire aux valeurs islamiques, le document a suscité des réactions positives parmi les sénateurs.

En effet, des membres du Conseil de la nation se sont félicités lundi des nouvelles mesures de protection des femmes contre la violence.  Pour eux, la programmation de ce projet de loi est une victoire en soi», rapporte la journaliste de la radio Chaine 3, Nesrine Cherikhi .

Pour la sénatrice Benbadis Fouzia cette loi sera surtout dissuasive contre les auteurs des violences contre les femmes. «La peur de la sanction fera réfléchir l’agresseur. Donc cette loi aura pour principal effet de dissuader la violence», a-t-elle déclaré sur les ondes de la radio Chaine 3.

Commentant la disposition controversée prévoyant l’abandon des poursuites en cas de pardon de la victime, le Pr Chachoua estime qu’elle ne fragilise aucunement la loi. «Cette loi est une arme que nous avons entre les mains. Nos femmes sont suffisamment intelligente et lorsqu’elles sont touchées dans leur chair, ça m’étonnerai qu’elles pardonnent», explique-t-elle.    

En comblant certains vides juridiques, le projet de loi renforce la protection des femmes au sein du couple, mais aussi dans les espaces publics et au travail, note Fadhila Kasri. «A travers la protection de la femme c’est la société entière qui sera protégée».  

Les sénateurs n’ont pas manqué de rappeler, dans leurs interventions, les chiffres des services de sécurité qui démontrent qu'une femme sur dix est victime de violence, appelant à un changement de mentalités et à la sensibilisation aux dangers de la violence faite aux femmes et à son impact sur la société.

Répondant aux préoccupations des membres du Conseil de la nation, le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Louh, a précisé que 3.200 affaires de violence contre des femmes impliquant des proches et 767 autres de violence en milieu professionnel avaient été enregistrées en 2014.

Concernant la préservation des spécificités de la famille, le ministre a souligné que la magistrature obéissait à des règles qui garantissent le respect de l'intimité des familles impliquées.

Pour le ministre, l'introduction du pardon qui met fin aux poursuites judicaires dans pareils cas est de nature à préserver la cohésion de la famille.

 

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