Manifestations en Tunisie : couvre-feu nocturne décrété dans tout le pays à partir de vendredi

Les autorités tunisiennes ont décrété vendredi un couvre-feu nocturne dans toute la Tunisie après plusieurs jours d'une contestation sociale a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Rassurant, le PM tunisien affirme que la "situation est maitrisée". 

"Au vu des atteintes contre les propriétés publiques et privées et de ce que la poursuite de ces actes représente comme danger pour la sécurité de la patrie et des citoyens, il a été décidé de proclamer à partir d'aujourd'hui (vendredi) un couvre-feu sur tout le territoire de 20H00 à 05H00 (19H00 à 04H00 GMT)", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

"Toute personne contrevenant à cette décision s'expose à des poursuites, à l'exception des cas d'urgence médicale et des personnes travaillant de nuit", a précisé le ministère, en appelant "tous les citoyens et les citoyennes à respecter le couvre-feu".

Les autorités avaient auparavant appelé au calme alors que la contestation se poursuit et que 16 personnes ont été arrêtées en lien avec des "saccages et pillages" dans un quartier populaire de la banlieue ouest de Tunis, selon un haut responsable de la gendarmerie.

Cinq ans après la révolution de 2011, ce mouvement contre la misère et pour la justice sociale, parti de la région défavorisée de Kasserine (centre) après le décès samedi dernier d'un jeune chômeur, s'est propagé à de nombreuses villes.

             Habib Essid : la situation est "maîtrisée"  

Par ailleurs, le Premier ministre tunisien Habib Essid a affirmé vendredi que la situation était "maîtrisée" en Tunisie, où un couvre-feu a été décrété après plusieurs jours de contestation sociale née de la mort d'un jeune chômeur à Kasserine (nord).

"La situation se calme" et est "actuellement maîtrisée", a-t-il assuré à l'issue d'un déjeuner à Paris avec le président français François Hollande, avant de rentrer en Tunisie, écourtant sa tournée en Europe.

Evoquant les troubles partis de Kasserine (centre) avant de s'étendre à de nombreuses autres villes, M. Essid a souligné qu'il s'agissait d'"un problème économique, de demandes d'emploi", pour lesquelles, a-t-il promis, de nouvelles "mesures seront prises dans le cadre d'un programme de développement".

De son côté, le président François Hollande a annoncé "que la France mettrait en oeuvre un plan de soutien à la Tunisie d'un milliard d'euros sur les cinq prochaines années".

Selon Habib Essid, les discussions avec le président Hollande et le Premier ministre Manuel Valls au cours du déjeuner ont porté "sur la coopération (...) dans le domaine sécuritaire" avec "une entraide entre les deux pays pour lutter contre le terrorisme".

APS

Monde, Tunisie