Sahara Occidental : le Maroc doit s'engager "en urgence" dans la négociation avec le Front Polisario

L’Association française des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) a appelé lundi à Paris le Maroc à s’engager "en urgence" dans la négociation avec le Front Polisario, "plutôt que de pratiquer l’invective et le chantage".

L’association a estimé dans une lettre que le roi du Maroc, Mohamed VI, "devrait pourtant raisonnablement prendre la mesure de l'impasse dans laquelle se trouve son pays", relevant que "voilà quarante ans que le Maroc et, en particulier ses rois, Hassan II et Mohamed VI, s'entêtent à imposer à la communauté internationale la +marocanité+ de ce territoire".

Dans ce contexte, l’AARASD rappelle que cela fait depuis plus de quarante ans que la Cour internationale de justice, en octobre 1975, a statué sur le fait que "les éléments et les renseignements portés à sa connaissance n'établissent l'existence d'aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara Occidental d'une part, et le royaume du Maroc d'autre part". 

Ce faisant, la Cour "n'a donc pas constaté l'existence de liens juridiques de nature à modifier l'application de la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale des Nations Unies quant à la décolonisation du Sahara Occidental et, en particulier, l'application du principe d'autodétermination grâce à l'expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire".

Par ailleurs, l’association rappelle également que l’Union africaine (UA) milite "fermement" pour la décolonisation du Sahara Occidental (...) et la Cour de justice de l'Union européenne a dénoncé en décembre l'accord commercial UE/Maroc pour les produits agricoles et de la pêche parce qu'il inclut le Sahara Occidental occupé.

L’AARASD revient sur la dernière visite qu’a effectuée le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf et dans les territoires libérés du Sahara occidental (Bir Lahlou) pour faire remarquer qu’au lendemain de cette visite, "la Communauté internationale n'écoute plus autant le Makhzen". 

"Ayant perdu le statut toléré de puissance administrante de facto, le Maroc est clairement désigné désormais comme puissance occupante" qui dispose de "l'appui de la France", indique l’association qui estime que la France "ne peut être la dernière à soutenir un pays qui défie l'ONU, et maintenant l'Europe".

APS 

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