Les Libanais appelés à "tourner la page" de la guerre civile

Les quotidiens du Liban ont appelé leurs lecteurs à "tourner la page" des dissensions confessionnelles, en une de leur édition de mercredi, qui marque le 41e anniversaire du début de la guerre civile (1975-1990).

"13 avril: tourner la page", titre L'Orient Le Jour, seul quotidien francophone du pays. "Les Libanais sont ainsi appelés à tourner la page des conflits et des  dissensions internes, sans pour autant que cela signifie de verser dans le déni  et d'occulter le chapitre de la mémoire de la guerre", écrit le journal. 

La guerre, qui a éclaté le 13 avril 1975, a pris fin en 1990 après avoir fait officiellement plus de 150.000 morts et 17.000 disparus.

Depuis le début du conflit qui a éclaté en 2011 en Syrie, pays voisin, le Liban apparaît plus fragile que jamais avec une paralysie des institutions de l'Etat sans précédent depuis la fin de la guerre civile, des menaces terroriste notamment du groupe autoproclamé Etat islamique (EI/Daech), une corruption endémique et des infrastructures en déliquescence avec notamment une grave crise de déchets à gérer.

Le pays est sans président depuis près de deux ans et n'a pas tenu  d'élections législatives depuis 2009, le Parlement ayant prorogé son propre mandat à deux reprises. Le conflit syrien a exacerbé les tensions déjà latentes entre partisans et détracteurs du gouvernement syrien, notamment après l'implication du mouvement libanais Hezbollah auprès de l'armée syrienne en Syrie.

Les deux camps rivaux sont présents au gouvernement et les tensions entravent la prise de décisions.

Mercredi, la presse a estimé que rien n'avait changé depuis la fin de la guerre civile."Plus de quatre décennies après le début de la tragédie, la plupart des conditions pour une nouvelle guerre sont réunies: une accumulation des tensions, des provocations continues, des hantises chez les uns comme chez les autres, une crise confiance aiguë (...) et des institutions délabrées", écrit le quotidien As-Safir.

"C'est la guerre civile froide qui pourrait basculer vers le pire", prévient le journal arabophone. Quant au quotidien An-Nahar, il s'est adressé au Libanais en affirmant qu'il "n'a pas encore réglé ses comptes avec la guerre car il n'en est pas encore sorti".

APS

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