France : Des mesures gouvernementales pour éviter la paralysie du pays

La tension sur le front social français est montée mercredi d’un cran en se cristallisant autour des raffineries et le gouvernement craignant le risque de paralysie du pays a pris des mesures exceptionnelles.

Selon un responsable de l'application mobile "Essence comparateur carburant", 4.026 stations sur 11.500 sont "peu ou prou en pénurie de carburant, tandis que le site de comparaison "Carbeo.com" avance le nombre de 3.161 (soit plus de 26 %). 

De son côté, "Total" a indiqué que, dans son réseau de 2.200 stations, un peu plus d'un tiers est en "rupture totale ou partielle", alors que le gouvernement a assuré que la situation s'est améliorée grâce aux "acheminements massifs de carburants.

Six raffineries sur huit en France étaient touchées par ce mouvement face à l’intransigeance du gouvernement et le terminal pétrolier du Havre, qui assure 40 % des importations françaises et alimente les aéroports parisiens, a fermé les vannes jusqu'à vendredi midi au moins. 

Face à cette situation, qui risque de s’amplifier, le gouvernement réuni en Conseil des ministres a recouru à des mesures exceptionnelles comme des ponctions dans les réserves stratégiques de carburant et des interventions musclées pour débloquer des dépôts, sous l’emprise, depuis quelques jours, des syndicats Confédération générale du travail (CGT) et Force ouvrière (FO) .

Le Premier ministre, Manuel Valls, qui a assuré que la loi sur le travail ne sera retirée, a fustigé la CGT, qui prépare sa 8e mobilisation jeudi, en déclarant à l’Assemblée français que "la CGT ne fait pas la loi dans le pays".

Lors du Conseil des ministres, le président François Hollande a indiqué que le gouvernement mettra tout en oeuvre pour "assurer l'approvisionnement aux Français et à l'économie".

L'Etat, qui a utilisé trois jours de stocks stratégiques, a débloqué, en faisant intervenir les forces de l’ordre, 11 dépôts pétroliers paralysés par des manifestants, qui restent déterminés dans leur mouvement anti-loi de travail jusqu’à son retrait.

Des médias rapportent que les files d'attente aux stations-service se sont étendues mercredi dans le territoire français et la Belgique, pays qui était il y a quelques mois un refuge pour des terroristes français, offre pour les automobilistes français un lieu sûr d’approvisionnement en matière d’essence et de gazole.

Parmi les mesures, les transporteurs carburants ont été autorisés à déroger temporairement aux règles en matière de temps de conduite et de repos pour fluidifier l'approvisionnement. 

Pour sa part, l'Organisation des transporteurs routiers européens a brandi le spectre de "la paralysie de l'économie française" sans résolution "immédiate" de la situation, alors que la CGT veut étendre son mouvement aux centrales nucléaires.

Déjà, un site, près de Paris, a été bloqué et une baisse de charge a déjà été observée à la centrale.  

Tant que le gouvernement ne fléchit pas, la CGT a prévenu qu’il y a "des risques que la mobilisation s'amplifie", et FO a assuré qu’elle n’est pas "dans l'esprit d'arrêter" la mobilisation. 

Par ailleurs, un sondage Elabe publié mercredi dans lequel il montre que près de sept Français sur dix (69 %) sont favorables au retrait du projet de loi travail "pour éviter un blocage du pays" et une forte majorité tient François Hollande et Manuel Valls pour "responsables" des tensions sociales actuelles.

APS

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