Loi sur le travail en France : les syndicats maintiennent la pression

Plusieurs milliers de Français, mobilisés par les syndicats opposés à la loi de travail, ont manifesté jeudi à Paris sur un court trajet demandant le retrait de la loi, alors que le gouvernement campe sur sa position.

La manifestation, qui a drainé 60.000 personnes, selon les syndicats et 20.000 selon la police, s’est déroulée dans le calme.

Contrairement à la manifestation du 14 juin, durant laquelle il y a eu des heurts entre une centaine de personnes cagoulées et les forces de l’ordre, des manifestants ont distribué des roses aux policiers qui assuraient la sécurité du défilé.

Environ 2.000 policiers ont été mobilisés qui ont, avant le début de la manifestation, interpellé une centaine de personnes, après des fouilles et des contrôles. 

"Retrait de la loi travail !", "Tout le monde déteste le PS", scandaient notamment les manifestants qui ont été interdits de manifester puis autorisé par le gouvernement. D’ailleurs, la presse paraissant jeudi a jugé sévèrement la volte-face du gouvernement la qualifiant de "Valls-hésitation", un "cafouillage qui laissera des traces".

Le Figaro a ciblé le président François Hollande qui, selon son commentaire, lorsqu’il "fait preuve d'autorité : la plupart du temps, cela prépare un aveu de faiblesse", lequel président a réaffirmé jeudi sa volonté d'aller "jusqu'au bout" sur la loi travail.

"Sur ce projet de loi, nous irons jusqu'au bout, parce que c'est essentiel de pouvoir (...) permettre aux entreprises de pouvoir embaucher davantage, permettre que nous ayons davantage de formation pour ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi, davantage d'embauches avec des contrats à durée indéterminée, et davantage pour ce que nous pouvons faire en matière d'insertion", a-t-il soutenu.

Par ailleurs, dans une manifestation à Rennes, qui a rassemblé entre 2.000 et 3.000 personnes, de nombreuses dégradations (tags et bris de vitrines, poubelles brûlées devant le commissariat) ont été commises jeudi par une centaine de manifestants cagoulés, selon l’AFP.

De nombreuses agences bancaires, immobilières ou d'assurances ont d'abord été taguées, puis, dans un deuxième temps, certains manifestants s'en sont pris aux vitrines, les brisant à l'aide de marteaux. 

Les syndicats demandent le retrait de la loi sur le travail, adoptée à l’Assemblée sans vote, qui est examinée au Sénat jusqu'à vendredi avant un vote le 28 juin, date d'une nouvelle mobilisation. APS

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