Libye : le Premier ministre Sarraj prêt à parler avec les autorités de l'est

Le Premier ministre du gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, Fayez al-Sarraj, a déclaré jeudi à New York qu'il était prêt à parler avec les autorités de l'est libyen pour résoudre les problèmes des Libyens, "à condition qu'elle reconaissent" son autorité.

"Je suis prêt à parler avec tout le monde pour résoudre les problèmes des Libyens", a déclaré M. Sarraj en s'exprimant à l'issue d'une réunion internationale sur la Libye en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

"Il y a bien sûr de nombreux obstacles, le premier étant de mettre en place une armée unifiée sous le contrôle de l'autorité politique", a-t-il ajouté, alors que les forces armées de l'est du pays menées par le général controversé Khalifa Haftar refusent l'autorité de Tripoli.

La Libye compte deux autorités se disputant le pouvoir, celle du gouvernement d'union de Fayez al-Sarraj basé à Tripoli, et reconnue par la communauté internationale, et celle d'un gouvernement à l'est, soutenu par les forces armées du général Haftar.

A l'issue de la réunion à New York, la communauté internationale a réitéré son soutien au gouvernement de Tripoli, "seul gouvernement légitime de Libye", mis en place en décembre 2015 sous l'égide de l'ONU.

Les représentants d'une vingtaine de pays dont les Etats-Unis, l'Italie, la Turquie, la France, l'Egypte ou les Emirats arabes unis, ont aussi insisté sur la nécessité "d'un dialogue inclusif et la réconciliation nationale", selon le communiqué final.

Ils ont souligné l'importance d'une armée unifiée seule à même "d’assurer la sécurité et de défendre le pays contre le terrorisme".

Depuis la mi-mai, les forces alliées au GNA ont lancé une offensive contre Syrte (est de la Libye), bastion du groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech), et ont reconquis la majeure partie de cette ville située à 450 km à l'est de Tripoli.

Mais les combats se poursuivent dans un quartier de la ville et ont fait jeudi 19 morts.

La communauté internationale a réclamé que l'activité pétrolière du pays soit placée sous le contrôle de l'autorité de Tripoli.

Le croissant pétrolier libyen est le théâtre d'affrontements entre les forces alliées au GNA et celles du général Khalifa Haftar, allié aux autorités rivales de l'Est.

"La question pétrolière devrait unir et non diviser les Libyens", a déclaré l'émissaire de l'ONU pour la Libye Martin Kobler, qui s'est dit cependant convaincu que la situation était en voie d'amélioration.

Pour la première fois depuis novembre 2014, un tanker a quitté mercredi le principal port pétrolier de Libye, début d'une reprise graduelle des exportations.

A cause de l'instabilité politique et de l'insécurité, la production de brut a été divisée par cinq depuis 2010 et est tombée, selon la compagnie nationale libyenne NOC, à 290.000 barils par jour. APS

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