Les systèmes modernes d’irrigation épargnent 70 % des ressources en eau

L'adoption des systèmes modernes d’irrigation agricole épargnent 70 % des ressources en eau, ont affirmé mercredi à Ghriss (Mascara) des spécialistes participant à une journée d’étude sur "l’économie de l’eau en agriculture".

Le directeur de l’agence du bassin hydrographique oranais "Chott Chergui", Boukari Nacer, a indiqué que les tests effectués sur le terrain ont prouvé que l’utilisation des techniques modernes, dont l’irrigation par goutte à goutte, peuvent réduire de 70 % les besoins en eau pour l'irrigation et donner une production quantitative et qualitative.

Le directeur des ressources en eau de la wilaya a cité l’expérience menée par un promoteur de l’exploitation "Tidjani Larbi", dans la commune de Ghriss, qui utilise 3.000 mètres cubes d’eau pour irriguer un hectare de céréales, au lieu de 10.000 m3 en méthodes conventionnelles utilisées auparavant, et devant réduire la quantité pour atteindre 2000 m3/ ha.

La chef du département recherche à l’agence précitée, Mokhtaria Soussi, a indiqué, pour sa part, qu’une baisse a été relevée dans les nappes phréatiques de la wilaya de Mascara ces dix dernières années en raison de la sécheresse et le recours des agriculteurs aux eaux souterraines, recommandant une exploitation rationnelle de ces nappes en irrigation.

Elle a ajouté que l’étude menée entre 2012 et 2016 a fait ressortir une "stabilité proportionnelle" du niveau de la nappe phréatique dans la plaine de Ghriss, la plus importante dans la wilaya de Mascara avec des réserves de 25 millions m3, et ce à la faveur de la pluviométrie relevée ces dernières années. Cependant, a-t-elle insisté, cette amélioration n’exclut pas la nécessité d’une exploitation rationnelle des eaux même étant disponibles.

Le wali, Salah El Affani, a indiqué, lors de cette rencontre, que la wilaya de Mascara accuse actuellement un déficit de 27 millions m3 au niveau des barrages à cause de la faible pluviométrie dans les six derniers mois, d’où le recours à l’utilisation des techniques économisant l’eau en irrigation.

La wilaya, a-t-il ajouté, a formé, dans le cadre du programme d’extension de l’utilisation de ces techniques, 1.200 agriculteurs et leurs fils et a déployé de grands efforts pour veiller à leur organisation et d' assurer une exploitation des eaux usées traitées au niveau des STEP. 

"Ces efforts ont commencé à donner leurs fruits dans de vastes zones et ce par l'amélioration de la quantité et la qualité de la production agricole," a-t-il souligné à ce propos.

Le directeur des ressources en eau de la wilaya a indiqué que l’Etat a débloqué de grandes sommes pour les projets d’irrigation, soit une valeur de plus de 40 milliards DA destinés, entre autres, à la réhabilitation du périmètre irrigué de la plaine de Hebra et de Sig, la réalisation du périmètre irrigué de la plaine de Ghriss, du barrage de Oued Taht et de trois oueds.

Cette rencontre a été organisée par l’agence du bassin hydrographique oranais "Chott Chergui" en étroite coordination avec la direction des ressources en eau, en présence d'agriculteurs, de techniciens en vulgarisation agricole et de cadres de l’hydraulique.  

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