Intempéries au Bénin : plus des trois quarts de Cotonou inondés

Plus des trois quarts de la superficie de Cotonou sont inondées, par suite des grosses averses qui se sont déversées du vendredi à dimanche sur la capitale économique béninoise, rapportaient des médias lundi.

Dans la plupart des quartiers de cette métropole, notamment Agla Hlazounto, Akpakpa, Avotrou et Ladji, plusieurs rues sont devenues impraticables et des maisons inhabitables. 

De même, des centres socio-administratifs, notamment les écoles, des centres de santé et même certains habitats privés, sont partiellement ou entièrement inondés. 

Malgré les efforts fournis par les autorités de la municipalité de la ville, à travers l'opération "Cotonou en campagne contre les inondations" (3CI) mise en oeuvre avant chaque saison pluvieuse par la mairie de Cotonou, pour anticiper l'inondation, notamment par le curage des caniveaux, le remblayage des voies d'accès à l'eau et le peaufinage des quartiers sensibles, l'eau de pluie et du ruissellement a encore envahi pour cette saison, plus des trois quart de la superficie de la capitale économique béninoise. 

Face à cette catastrophe naturelle, les autorités du ministère du cadre de vie, de la mairie de Cotonou et de la hiérarchie militaire sous l'initiative du préfet du Littoral, Modeste Toboula, ont élaboré dimanche un plan d'intervention d'urgence qui, sera mis en oeuvre pour évacuer l'eau en stagnation dans certains quartiers fortement inondés de la capitale économique béninoise.    

Delphin Gandonou, géographe, spécialisé en aménagement du territoire, a estimé que le phénomène d'inondation qu'on observe à chaque saison pluvieuse à Cotonou, peut s'expliquer par plusieurs facteurs, notamment les facteurs liés à l'occupation du sol, aux ouvrages de drainage et au relief. 

 S'agissant des facteurs liés à l'occupation du sol, ce spécialiste en aménagement du territoire, déplore le fait que les terres de la ville de Cotonou, sont occupées en dépit de leur nature. 

"Après avoir occupé toutes les terres fermes, les populations de Cotonou se sont mises à conquérir les marais dont certains sont même lotis. Les marais habités lotis ont été évalué à 473 hectares soit 12,1% des occupations du sol et les marais habités non lotis à 500 hectares représentant 28,5% des occupations de sol soit encore 62% de la superficie totale des marais", a-t-il déploré, regrettant que l'occupation du sol de Cotonou est un facteur déterminant des inondations de la ville. 

Pour ce qui est des facteurs liés aux ouvrages de drainage, l'expert environnementaliste, estime que la mauvaise conception ou le mauvais choix de certains ouvrages et l'absence de mise à jour des plans de réseau existant entrainent une accumulation de l'eau au niveau des points obstrués par l'urbanisation. 

En ce qui concerne les facteurs liés au relief, M. Gandonou, affirme que le relief relativement plat de la ville de Cotonou ne permet pas un drainage naturel. 

"En l'absence d'ouvrages d'assainissement ou en cas d'inefficacité d'ouvrages existants, les eaux de pluies s'infiltrent dans le sol. Lorsque la nappe qui se surcharge rapidement est surpassée, le trop plein stagne", a-t-il souligné. APS 

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