Acquérir un véhicule particulier : le souhait de beaucoup d’Algériens malmenés par les transporteurs privés

Contrairement à ce qui en était attendu, la baisse drastique des importations de véhicules, et par à coup l’augmentation de leur coût, des nationaux n’ont pas, pour autant, été dissuadés de faire l'achat d'un moyen de transport personnel, désormais perçu comme une nécessité.

Le reporter de la chaine 3 de la Radio Algérienne, qui consacre, ce dimanche, son attention à ce sujet, relève qu’en dépit des prix « dissuasifs » observés sur les marchés des véhicules, « neufs ou d’occasion », ces derniers sont devenus l’objet « de tous les fantasmes » pour beaucoup d’Algériens.  

Interrogé, le président de l’Association de protection des consommateurs estime que cette situation trouve son origine dans la « désorganisation » du secteur des transports collectifs. « Nous n’avons pas un véritable service de transports en commun » qui assure une continuité de service, affirme M. Hassan Menouar relevant que de plus, l’usager ne bénéficie pas de la bonne prestation pour laquelle il a payé.

Plus incisif, il observe que dans le secteur des transports, « tout le monde fait ce qu’il veut ». A cet effet, il cite en exemple un propriétaire d’un taxi « qui, dit-il, se lève le matin quand il veut, travaille quand il veut et rentre chez lui quand il veut ».  Il en est de même, ajoute M. Menouar, des transporteurs de bus qui imposent leur « diktat » aux voyageurs.

Revenant au désir des Algériens de posséder leur véhicule propre, le journaliste de la chaine 3 fait parler des citoyens rencontrés dans la rue qui, unanimes, repondent que la voiture reste un outil indispensable, « pour celui qui possède les moyens financiers pour l’acheter », déclare l’un d’eux.

Elles sont nombreuses les personnes questionnées à pointer du doigt les transporteurs privés qui, « à partir de 18 heures » désertent leur service, et d’autres à se plaindre d’avoir à patienter plus d’une demie heure pour voir arriver un transport en commun.

Nadir, un chauffeur de taxi, explique pourquoi il arrête ses dessertes à partir d’un certain moment de la journée : « il n’y a pas de sécurité, à partir de 17 heure, dit-il, je rentre à la maison », contrairement aux années 85 durant lesquelles, assure-t-il, il cessait son travail vers 1 ou 2 heures du matin.

Critique à l’endroit des pouvoirs publics, l’économiste Khaled Amar considère de son coté, que les transports en commun sont loin de répondre aux besoins de la population. « On a, déclare-t-il, opté pour une mobilité par véhicule individuel, au lieu de mettre l’accent sur un système de transport d’usagers, ponctuel facilitant les déplacements d’un endroit à un autre en toute sécurité ».

« Ailleurs, reprend-il, la priorité est accordée aux transports collectifs, même si il existe une industrie de l’automobile. Mais ici, vous ne pouvez vivre sans posséder un véhicule particulier ». 

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