« Les résultats des législatives vont protéger le Liban »a assuré le Président du Parlement

Le président du Parlement, Nabih  Berri, a assuré mardi que les résultats des élections législatives devraient  permettre de préserver l'équilibre garantissant la protection du pays par  l'Etat libanais et le mouvement chiite Hezbollah. Le scrutin organisé dimanche a été dominé par le Hezbollah et ses alliés,  notamment le parti chiite Amal que dirige M. Berri. Des résultats qui rendront  difficile toute remise en cause de l'arsenal militaire du Hezbollah, soutenu  par l'Iran et militairement engagé dans le conflit en Syrie voisine.

 « La réalité c'est que ces résultats soutiennent l'équation au Liban que nous appelons l'équation dorée: l'armée, le peuple, la Résistance », a confié M. Berri, utilisant le surnom donné au Hezbollah en référence à la lutte contre Israël.

« Une nouvelle carte politique se dessine au Liban »a avancé Richard Labévière journaliste à la revue proche et moyen –orient,  dans une interview à la Radio Algérienne.

A la tête du Parlement libanais depuis 1992, M. Berri est considéré au  Liban comme un fin stratège politique. L'octogénaire, célèbre pour ses bons  mots au sein de l'hémicycle, devrait être reconduit à son poste, mais il s'est refusé à tout commentaire à ce sujet.

 Selon les premiers résultats révélés après le vote de dimanche, son parti politique a remporté 16 sièges sur 128, soit trois de plus que son allié du Hezbollah.

Contrairement aux autres factions libanaises, le Hezbollah n'a pas déposé les armes à la fin de la guerre civile (1975-1990). Son arsenal militaire, qui rivalise avec celui de l'armée nationale, reste un sujet ultra-sensible.

 Le mouvement, ennemi juré d'Israël, assure notamment garder ses armes car  l'armée serait trop faible pour résister à une offensive de l'Etat hébreu. Ses détracteurs estiment toutefois que c'est l'existence même du Hezbollah  qui serait la raison d'une offensive israélienne au Liban, comme ce fut le cas en 2006.

 La popularité du parti Amal au sein de la communauté chiite, qui domine  certaines régions du sud près de la frontière avec Israël, a augmenté quand Israel a envahi le secteur en 1982.

 « Nous sommes dans un pays ayant été occupé par Israël, qui est encore présent sur nos terres », a martelé M. Berri, évoquant les fermes de Chebaa, un territoire montagneux occupé par israel mais revendiqué par Beyrouth.

Israël « a encore des ambitions concernant nos eaux (territoriales), notre pétrole, notre gaz, nos terres », poursuit-il lors d'un entretien dans sa  résidence dans le sud du Liban.

Le Liban est déterminé à lancer des explorations d'hydrocarbures au large de ses côtes, malgré les critiques d'Israël qui revendique certains secteurs.

 Les législatives de dimanche sont les premières depuis 2009. A trois reprises, le Parlement a prorogé son mandat, invoquant des risques sécuritaires et un débordement de la guerre en Syrie.

    Le taux de participation n'a toutefois pas dépassé les 49,2% - que  M.  Berri impute à une nouvelle loi électorale.

 Adoptée en 2017, elle instaure un mode de scrutin proportionnel, et son  utilisation pour la première fois dimanche a pu laisser perplexe nombre de  votants parmi les quelque 3,7 millions d'électeurs.

 

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