L’Europe étouffe sous des températures caniculaires

La vague de chaleur qui s’est installée en ile ibérique n'a pas épargné ses voisins européens vers l'est du vieux continent entrainant feux de forêts, incendies dans des parcs et espaces de loisir ainsi que de sérieux désagréments aux agriculteurs. 

En France, cette vague a entraîné une alerte (orange) à la canicule dans 67 départements, n’épargne pas ses voisins européens. Les vents chauds venant du Sahara maintiennent des températures extrêmes, en particulier dans la péninsule Ibérique.

Des niveaux de vigilance orange liée à la chaleur ont été déclenchés sur près de la moitié de l’Europe. Le seuil d’alerte maximal (rouge) a été atteint au Portugal, dans le sud de l’Espagne, dans plusieurs cantons suisses et sur la côte de la Croatie, selon le site Meteoalarm, qui regroupe les suivis des services météorologiques européens.

Le sud de l’Espagne est la partie la plus touchée par la vague de chaleur, avec 45 °C attendus en journée dans la ville touristique de Cordoue. Le mercure descend peu durant la nuit : il y faisait 37 °C à minuit, alors que des minimales à 31 °C ont été enregistrés en Estrémadure.

3 morts en Espagne

Trois personnes sont mortes d’insolation dans le pays : à Barcelone, un quinquagénaire, présenté par les médias comme un sans-abri, a été retrouvé allongé dans la rue vendredi et a succombé à l’hôpital, selon les autorités de Catalogne. Un ouvrier d’une quarantaine d’années travaillant sur la voirie et un homme de 78 ans qui jardinait sont également morts cette semaine dans la région de Murcie, dans le sud-est.

Un feu de forêt a frappé vendredi et samedi la région de Nerva (sud), mais les pompiers ont réussi à le stabiliser.

Un pic à plus de 46 °C au Portugal

La vague de chaleur a atteint son apogée samedi au Portugal, avec 46,8 °C enregistrés à Alvega, à une centaine de kilomètres au nord de Lisbonne où le mercure a atteint 44 degrés, battant le précédent record de 43 degrés enregistré le 14 juin 1981.

Avec « une température de 46 °C, mais un ressenti de 50 °C » et un taux d’humidité de l’air très faible, un incendie de forêt s’est déclenché, vendredi, sur deux fronts à Monchique, dans le sud du pays, a fait savoir le responsable des opérations de sauvetage, Victor Vaz Pinto.

A Lisbonne, les parcs de jeux ont été fermés, le public invité à limiter ses activités en extérieur, et les centres d’accueil pour les sans-abri ouverts plus tôt dans la journée pour leur permettre de s’abriter de la chaleur.

Aux Pays-Bas, l’asphalte fond

Les Néerlandais ont affronté leur deuxième vague de chaleur de l’année, une situation exceptionnelle, après treize jours de canicule en juillet. Les autorités des Pays-Bas ont fermé certaines sections d’autoroutes, car l’asphalte a commencé à fondre sous le soleil écrasant.

Par ailleurs, dans le centre du pays, la municipalité de Zwolle a procédé depuis vendredi à la coupe de branches de plus d’une centaine de peupliers, qui risquent de se briser à cause de la chaleur et donc de créer des situations dangereuses, a rapporté la télévision publique néerlandaise NOS.

Les autorités déplorent une pénurie d’eau et ont imposé des restrictions aux agriculteurs, au transport maritime et à l’industrie. Le ministre chargé de la gestion de l’eau a toutefois précisé que ni l’approvisionnement en eau potable ni la sécurité des digues n’étaient en danger.

La Suède a perdu son point culminant

Après un mois de juillet le plus chaud depuis deux cent cinquante ans et une série d’incendies record, des averses ont soulagé la majeure partie du territoire suédois samedi et fait descendre les thermomètres.

Avec la vague de chaleur, le pays a tout de même perdu son point culminant : le pic sud du Kebnekaise, un glacier qui se situe dans l’Arctique, a perdu, pour le seul mois de juillet, 14 centimètres par jour. Il est maintenant dépassé par le pic nord du Kebnekaise, qui lui est fait de rocher, et culmine à 2 096,8 m.

En Allemagne, en Pologne ou en Russie, les agriculteurs face à la sécheresse

Les températures élevées, parfois observées depuis le mois de mai, et la sécheresse actuelle menacent les récoltes dans les régions productrices du nord-est de l’Europe. En Allemagne, la principale organisation de producteurs a révisé mercredi à la baisse ses prévisions, annonçant 36 millions de tonnes de céréales au lieu de 41 millions estimés, ce qui a entraîné une forte hausse des cours du blé. En Pologne, des pertes « très importantes » sont prévues, jusqu’à 20 % pour le colza. La Russie pourrait aussi enregistrer de fortes baisses sur les récoltes.

 

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